Pour la première fois depuis bien longtemps, la filiale française de l’éditeur est en panne de croissance. Selon nos informations, son activité commerciale a reculé de plus de 5% sur la dernière fiscale.


En sécurisant l’avenir de l’éditeur dans la mobilité, le rachat de Nokia va sans doute remettre du baume au cœur des commerciaux de Microsoft qui en ont bien besoin. Les résultats commerciaux de la filiale française ont été « très mauvais » sur l’année fiscale qui vient de s’achever, selon un bon connaisseur de l’entreprise. Certes, la division SMSP (petites et moyennes entreprises), qui inclut le channel, aurait progressé de près de 5%. Mais, au total, l’activité commerciale de la filiale aurait affiché une décroissance de 5,5%.

« Entre le marché des PC qui se casse la figure et le virage manqué vers les tablettes, beaucoup de commerciaux ont été mis en difficulté », constate notre interlocuteur. À tel point que des challenges ont été organisés au cours du dernier trimestre fiscal (deuxième trimestre calendaire) pour tenter de remotiver les équipes. Et la fiscale qui démarre ne s’annonce pas moins délicate pour les commerciaux, sachant que la part du Cloud est devenue prépondérante dans leurs objectifs, notamment pour les équipes partenaires.

Des commerciaux mis en difficulté

Cette mutation à marche forcée vers le Cloud en inquiète plus d’un en interne. « Ce n’est pas la même chose de vendre des services en location que des accords entreprise ou des licences. Et les services d’accompagnement ne sont pas les mêmes selon que l’IT soit chez les clients ou dans des datacenters externes. Même dans le cas où les clients suivent, il y aura certainement un impact sur l’organisation du groupe à terme, et donc sur l’emploi », estime notre interlocuteur.

Et si le rachat de la division mobile Nokia est globalement vu comme une opportunité, l’arrivée de ses 32.000 employés – l’équivalent d’un tiers de l’effectif de Microsoft – va nécessiter un gros effort d’intégration de la part de l’éditeur. Encore faut-il que ce dernier parvienne à inverser rapidement l’érosion des parts de marché du constructeur finlandais (passées de plus de 50% à l’arrivée de l’iPhone à moins de 14% actuellement), sans quoi il aura de surcroît à gérer une restructuration en bonne et due forme. Avec tous les effets collatéraux que cela implique pour les « Microsofties » historiques.