Lionel Vargel ne fait plus partie de Compufirst, l’entreprise qu’il a cofondée et qu’il dirigeait depuis plus de douze ans. « Depuis hier soir minuit je ne participe plus à la destinée de Compufirst, j’ai repris, malgré moi, ma liberté. », a-t-il expliqué laconiquement dans un message Linkedin publié début avril.  C’est Christophe Olivier, l’un des trois cofondateurs (avec Jean-Michel Polit), qui lui a succédé à la direction générale le 9 mai dernier.

Ce serait une mésentente avec ses co-actionnaires portant sur la stratégie de la société qui l’aurait contraint à quitter ses fonctions, selon un partenaire. En toile de fond, les mauvais résultats enregistrés sur les exercices 2017 et 2018. Après quasiment dix années de croissance ininterrompue, l’entreprise a dû faire face à un recul de 15% de son chiffre d’affaires sur son exercice clos fin juin 2017 (à 15,1 M€) et surtout à ses premières pertes depuis 2012 (à -136 K€). Si les revenus sont repartis dans le sens de la  croissance sur l’exercice 2018, les pertes se sont creusées (à 159 K€).

Et l’exercice 2019 ne s’annoncerait pas meilleur. Au point que des acheteurs potentiels ont été approchés. L’entreprise aurait même reçu des marques d’intérêt mais aux dernière nouvelles les négociations auraient buté sur sa valorisation. Une procédure collective serait aujourd’hui envisagée.

Au début de l’année 2017, Compufirst avait levé 1,6 M€ pour financer la diversification de son offre vers le Cloud. Le principal souscripteur de cette levée avec un montant de 1 M€ sous forme d’obligations convertibles était le fonds Entrepreneur Venture. Bpifrance avait apporté 600 K€ sous forme de prêt à l’innovation.  Le revendeur BtoB avait également levé 2 M€ en trois fois auprès de La Vélière Capital et la SORIDEC.

Ni Lionel Vargel, ni Christophe Olivier n’ont souhaité s’exprimer.