Apparemment il ne fait pas bon travailler dans les SSII. Pas plus que chez les éditeurs d’ailleurs. Du moins chez certains d’entre eux. C’est ce qui ressort de la liste rouge établie par le ministère du Travail, laquelle pointe du doigt les entreprises qui n’ont pas mis en place de mesures pour lutter contre le stress des salariés. Ou qui n’ont pas daigné répondre au questionnaire ministériel.

 

En effet, Réagissant à la vague de suicide chez France Télécom, le ministre du travail Xavier Darcos avait demandé à l’automne à quelque 1.500 entreprises de plus de 1000 salariés d’élaborer avant le 1er février un plan d’action pour lutter contre le stress. Jeudi 18 février, son ministère a publié une liste répartissant les entreprises sondées en trois catégories.

 

Les entreprises ayant conclu un accord avec les syndicats ont été classées dans la catégorie verte (pour vertueuses). Celles qui ont engagé des discussions mais n’avaient pas aboutit étaient classées orange. Et celles qui n’ont rien fait pour améliorer la gestion du stress ou tout simplement pas répondu au questionnaire figuraient en rouge.

Ainsi, quelque 600 entreprises ont écopé du label rouge. CA, Cegid, Computacenter, GFI, Nextiraone, Orange, Osiatis, SAP, Siemens, Sun Microsystems, Team Partners, Telindus…. sont ainsi quelques-uns des « foyers de stress » IT répertoriés par le Ministère du travail. A l’inverse, Alcatel-Lucent France, Alten, Canon France, HP CCF, IBM France, Dell, Gemalto, Help-Line, Sage, Sagem, Steria, Xerox, figurent dans la liste des vertueuses.

 

Mais ce classement n’a pas été du goût des entreprises classées rouge et orange, qui ont obtenu durant le week-end, le retrait des dites listes du site du ministère. Et la polémique pourrait ne pas s’arrêter là, certains syndicats d’entreprises classées en vert, comme La Fnac, ayant contesté que leur entreprise puisse l’obtenir, y jugeant la situation catastrophique en la matière, révèle l’Humanité.

 

Face à la contestation, le Ministère du travail a jugé plus prudent de retirer ses listes rouge et orange indiquant sobrement qu’il s’employait à « préparer une nouvelle photographie de la situation des entreprises ». La virulence de la réaction des entreprises mal classées semble en tout cas confirmer l’efficacité de la méthode employée par le Gouvernement. D’habitude, le terme « liste rouge » sert à désigner les espèces en voie de disparition. Espérons que celle-ci ne fasse pas exception à la règle et que la prochaine livraison soit vide, les dites entreprises s’étant rangées parmi les vertueux.