Comme on pouvait s’y attendre, le nouveau Conseil National du Numérique (CNNum) élargi désormais à 30 membres (15 hommes et 15 femmes), présenté le 18 janvier dernier par Fleur Pellerin, ne fait pas l’unanimité.

 

EuroCloud France, qui regroupe 160 acteurs du cloud computing (IaaS, PaaS et SaaS) s’étonne ainsi de l’absence de représentant du secteur. « Alors que le précédent comptait 18 membres dont quelques rares représentants de l’industrie du cloud computing, le nouveau CNN passe à 30 membres sans aucun acteur reconnu de notre secteur », peut-on lire dans un communiqué de l’association.   

« Nous craignons que ce choix traduise une compréhension trop restreinte de ce qu’est l’industrie du cloud computing qui semble se confondre dans l’esprit de nos dirigeants avec les usages numériques (eCommerce, téléchargement, protection des données,…) et le marché du « B2C ».

Et le document de préciser : « La filière industrielle du cloud computing est d’abord celle d’un marché « B2B » : c’est en s’appuyant sur les infrastructures du cloud computing et en utilisant davantage des solutions et des services du cloud computing que les entreprises françaises pourront améliorer leur compétitivité, inventer et mettre sur le marché plus rapidement de nouveaux produits et être plus offensives à l’exportation ».

« Ce nouveau CNN nous semble être en contradiction avec des prises de positions antérieures de la ministre qui convenait de l’importante stratégique du cloud computing en tant que levier essentiel de développement de l’économie numérique », insiste EuroCloud France qui promet cependant de mettre à la disposition du nouveau CNN l’expertise de ses membres « au-delà de nos différences d’appréciation ».

Suite à la démission de la plupart de ses membres, le CNNum avait été mis en sommeil l’été dernier. Le gouvernement en avait profité pour le repenser afin que l’organe purement consultatif tienne désormais compte dans ses réflexions des problèmes de société. C’est pourquoi à côté d’entrepreneurs (Marylène Delbourg-Delphis, PDG de Talent Circles, Benoît Thieulin, directeur de l’agence Netscouade, Tariq Krim, fondateur de Netvibes et PDG de Jolicloud, Marie Ekeland, associée chez Elaia Partners et coprésidente de France Digitale…) et de représentants de grandes entreprises (Cyril Garcia, directeur de la stratégie du groupe Capgemini, Pascal Daloz, directeur général adjoint de Dassault Systèmes) on trouve également des chercheurs (Valérie Peugeot, chercheuse à Orange Labs, Serge Abiteboul, directeur de recherche à l’INRIA, Sophie Pène, professeur à l’Université Paris Descartes et directrice de la recherche à l’Ecole nationale supérieure de création industrielle…), un philosophe (Bernard Stiegler) et un élu (Michel Briand, maire-adjoint de Brest et vice-président de la Communauté urbaine de Brest), ce dernier étant par ailleurs un pionnier de la politique en faveur des usages citoyens du web.