Un investisseur a déposé plainte contre HP qui aurait connu et dissimulé les irrégularités financières imputées à Autonomy. De son côté l’ancien CEO de l’éditeur nie toute responsabilité dans les malversations.

 

HP connaissait-il la situation financière désastreuse d’Autonomy avant de conclure l’acquisition ? C’est ce que prétend un investisseur du constructeur qui vient de déposer plainte contre ce dernier devant une cour fédérale de San Francisco. Si cette plainte est jugée recevable elle pourrait être suivie d’une action collective (class action) rassemblant d’autres actionnaires d’HP.

Le plaignant, dont le nom n’a pas été dévoilé, accuse la firme de Palo Alto d’avoir eu connaissance et dissimulé que le montant de l’acquisition était surévalué et d’avoir caché le fait qu’elle avait tenté d’annuler l’opération alors que celle-ci était en cours.

Lors de la présentation des résultats de son exercice 2012, HP avait créé la panique chez les actionnaires en révélant une perte de 12,6 milliards de dollars, alourdie par une charge exceptionnelle de 8,8 milliards de dollars pour dépréciation d’actifs sur le dernier trimestre, une somme imputée en grande partie à l’éditeur britannique.

HP, qui accuse les dirigeants d’Autonomy de l’avoir abusé sciemment, a saisi la SEC (Securities and Exchange Commission) américaine et la FSA (Financial Services Authority) britannique afin de diligenter une enquête à l’encontre de l’éditeur. HP accuse notamment ce dernier d’avoir inclus les ventes de matériel réalisées par ses revendeurs dans les ventes de logiciels.

De son côté, l’ancien CEO d’Autonomy, Mike Lynch, a expliqué au Wall Street Journal qu’il avait appris les malversations en lisant le communiqué de presse d’HP. Il met en cause le cabinet Deloitte, qui a suivi les comptes de la société pendant 10 ans, et KPMG Barclays qui a analysé les bilans d’Autonomy pendant un an conjointement avec les financiers d’HP. « Comment est-ce possible ? », s’est-il interrogé ajoutant qu’en tout 300 personnes avaient travaillé avec ce que le constructeur aurait lui-même qualifié de « zèle méticuleux ».