Président du directoire d’Osiatis, Jean-Maurice Fritsch profite de la publication de son chiffre d’affaires 2008 pour commenter les faits marquant de l’année et livrer ses perspectives pour l’exercice en cours.

 

Channelnews : Une récente étude du cabinet américain Compass Management Consulting vient de révéler que la crise du crédit allait réduire l’intérêt des contrats d’infogérance. Déjà le nombre de signatures de nouveaux contrats serait en chute. Cela représente-t-il une menace pour l’activité de votre société qui réalise 60% de ses revenus dans l’exploitation et l’infogérance ?

 

Jean-Maurice Fritsch : Les grands outsourcers vont probablement souffrir mais je ne crois pas au ralentissement de l’externalisation des services informatiques dans les entreprises françaises. Lors de chaque crise, au contraire, nous avons constaté une volonté de ces dernières d’accélérer ce processus d’externalisation. Nous le vérifions d’ailleurs sur le terrain où l’on dénombre plus d’opportunités.

 

Pourtant, vos activités infrastructures n’ont progressé que de 2,4% en 2008. N’est-ce pas la manifestation d’un début de ralentissement ?

 

Jean-Maurice Fritsch : C’est vrai que la progression de notre pôle services d’infrastructures a été faible en 2008. C’est dû au fait que nous avons souhaité défendre nos marges dans un marché qui s’est caractérisé par une plus grande agressivité tarifaire. Nous n’avons pas voulu faire de dumping quitte à perdre des affaires. Mais je le répète, la demande est soutenue et notre portefeuille d’opportunités est prometteur. Cela dit, il est indéniable qu’il y de la nervosité chez les clients du secteur bancaire et de l’industrie et les grands projets structurants sont impactés.

 

Vous évoquez la pression sur les prix. Comment se manifeste-t-elle ? Quelle est son ampleur ?

 

Jean-Maurice Fritsch : La baisse des prix a commencé avant le déclenchement de la crise du fait de la volonté de certains de prendre des parts de marché. Il est possible que ceux-là le paieront plus tard. Depuis la fin 2008, les clients ont pris le relai et nous demandent de revoir les modalités de nos services de façon à économiser 20% sur leurs coûts. Parfois ils cherchent aussi à obtenir une remise sans contrepartie, en général de l’ordre de 5%.

 

Comment faites-vous pour ne pas participer à la surenchère à la baisse ?

 

Jean-Maurice Fritsch : Pour lutter contre cette baisse des prix, nous misons sur la valeur. Nous avons beaucoup investi au cours de l’année 2008 autour de nos plates-formes de services. Nous avons ainsi étoffé notre plate-forme d’exploitation de serveurs en la portant à une cinquantaine de positions. Nous avons fait monter en charge notre plate-forme de packaging (qui assure des prestations de masterisation et d’infogérance des postes de travail). Enfin, nous avons regroupé à Grenoble sur un site unique et multilingue nos plates-formes de helpdesk existantes (Vélizy et Toulouse). Ces différents investissements nous permettent d’offrir des services plus compétitifs, plus pointus et plus mutualisés.

 

Quelles sont vos prévisions de croissance et d’embauches pour 2009 ? Constatez-vous une hausse de votre taux d’inter-contrats ?

 

Jean-Maurice Fritsch : Je ne suis pas sûr que nous divulguerons de prévisions chiffrées cette année. Ce que je peux vous dire c’est que nous ne prévoyons pas une grosse croissance mais que l’activité restera soutenue. Nous n’envisageons ni de baisser la marge ni les effectifs. Certes, nous sommes plus prudents en matière de recrutements mais nous restons dans une logique de développement. En prenant comme hypothèse un turnover en baisse compris entre 5 et 10% (contre 17% en 2008), nous devrions recruter entre 400 et 500 personnes cette année. Concernant, les inter-contrats, nous constatons une rotation des contrats plus importante mais jusqu’ici nous n’avons pas eu de mal à repositionner nos ingénieurs et techniciens.