Les rachats d’entreprises sur le marché français de l’IT ont stagné en nombre mais plongé en valeur en 2009. L’année se distingue également par la disparition des acteurs anglo-saxons.

En France, le volume total des acquisitions réalisées dans le secteur IT s’établit à 733 millions d’euros, dont 520 millions d’euros déboursés par les acheteurs français. Cela représente une forte baisse de 46 % par rapport aux 1,364 milliard d’euros enregistrés pour l’année 2008. Ces données apparaissent dans l’étude d’AP Management.

 

Le cabinet constate qu’avec 107 opérations, le nombre des transactions réalisées l’an dernier est en hausse de 3 % après une baisse de 25 % en 2008, ce qui le situe à un niveau sensiblement supérieur à la moyenne annuelle constatée sur 13 ans. Les deux opérations majeures sont l’acquisition de la SSII Amesys par Bull et le rachat de l’éditeur Purple Labs par Esmertec, deux opérations qui représentent à elles seules 20% du volume total.

« L’année ressort ainsi comme un millésime paradoxal avec une chute historique des volumes mais un nombre d’opérations en hausse en France, témoignant d’une dynamique certaine du marché», analyse le président d’APM, Pierre-Yves Dargaud.

Ce dernier souligne un regain d’intérêt pour les SSII, lesquelles ont donné lieu à 67 opérations, soit 24 % de plus qu’en 2008, bien qu’encore une fois le volume chute de 41 % à 472 millions d’euros. Très marquée sur le début de la période, cette baisse fait apparaitre l’exercice 2009 comme un millésime particulièrement médiocre pour les sociétés de services.

Dans le secteur du logiciel, le nombre de transactions fléchit à 40 opérations, en baisse de 20 %, pour un volume en chute libre de 53 % à 261 millions d’euros.

Autre phénomène constaté l’année dernière : la prolifération d’opérations de très petite taille. Ainsi, la valeur moyenne des cibles acquises, qui était de13,1 millions d’euros en 2008, a littéralement fondu à moins de 7 millions d’euros, 84 % des acquisitions ayant porté sur des sociétés d’une valeur inférieure à 7,5 millions d’euros. APM constate également un affaiblissement des fonds d’investissement dont les engagements sont en baisse de 62% à 91 millions d’euros, cette somme étant concentrée sur 10 opérations.

On assiste également à un retrait des acteurs étrangers, qui ont représenté 13 transactions pour un volume de 213 millions d’euros, soit une baisse de respectivement 41 % et 58 %. La Suisse, avec le rachat des éditeurs Purple Labs par Esmertec et Viveo par Temenos, et la Belgique, avec l’OPA réussie sur Valtech, concentrent à elles deux plus de 80 % des volumes. On note d’ailleurs la disparition des acheteurs anglo-saxons.

Pour 2010, APM s’attend toutefois à une reprise des opérations et à la consolidation du marché. Le « papy boom » (nombre d’entreprises sont encore dirigées par leurs fondateurs qui approchent de l’âge de la retraite) ainsi que la présence de nombreux « prédateurs » sur un marché très atomisé devrait notamment contribuer à ce renouveau.