Le conglomérat chinois HNA (transport aérien et maritime, tourisme, logistique, distribution…) a lancé une procédure de rachat d’Ingram Micro pour 6 milliards de dollars environ annonce Reuters. Ce prix intègre un bonus de 31,2% par rapport au cours de clôture de l’action mercredi soir.

L’accord prévoit que HNA versera un dédommagement de 400 millions de dollars si l’opération est refusée par le comité pour l’investissement étranger aux Etats-Unis (CFIUS) qui regroupe notamment les départements de la Défense, du Trésor, du Commerce et de  la Sécurité intérieure. Ce comité est chargé d’analyser les acquisitions d’entreprises américaines par des sociétés étrangères. Il est très chatouilleux concernant la sécurité intérieure du pays, particulièrement lorsque l’acheteur est Chinois. Il a toutefois donné son feu vert à des opérations telles que le rachat des serveurs x86 d’IBM par Lenovo, l’acquisition de Motorola, toujours par Lenovo, ou encore la prise de participation d’Unisplendour dans Western Digital

« Je ne crois pas qu’il y a un souci de sécurité dans la mesure ou Ingram est un distributeur d’équipements et que la grande majorité de ceux-ci ne sont pas destinés à des clients de haute-sécurité », a expliqué à Reuters, Keith Housum, analyste chez Northcoast Research.

Le groupe HNA a fait savoir qu’il souhaitait avec cette acquisition renforcer son secteur logistique. Il espère par ailleurs profiter de la présence d’Ingram Micro à l’international pour intensifier son empreinte sur les marchés émergents à forte croissance.

En vertu de l’accord,  le grossiste suspend le paiement de son dividende trimestriel ainsi que son programme de rachat d’actions.

Sur son site, le groupe HNA explique – ce qui ne manque pas de sel – qu’il « est attaché à bâtir une nouvelle culture des affaires rassemblant les valeurs socialistes et les pratiques de l’entreprise moderne, un modèle opérationnel et de gestion particulier qui intègre les intérêts de la collectivité et des autres avec les siens ».