Malgré les errements stratégiques du groupe, HP France est parvenu à tirer son épingle du jeu sur l’exercice 2011, selon son PDG, Gérald Karsenti. Et 2012 pourrait même s’avérer encore meilleur.

 

HP en est conscient, l’échec de la TouchPad, le psychodrame du spin-off avorté de sa division PC et le départ forcé de son président Léo Apotheker, un an à peine après sa nomination, ont laissé des traces. Soucieux de faire oublier les errements du passé et de montrer que la page est désormais tournée, Gérald Karsenti, nommé pdg de HP France l’été dernier, avait mobilisé son état major au grand complet ce jeudi pour une opération séduction à destination de la presse et des analystes.

Ce dernier s’est ainsi employé à présenter HP, et notamment la filiale française, sous son meilleur jour. L’entreprise a fait de la croissance en 2011, a-t-il souligné, précisant même qu’elle avait progressé deux fois plus vite que le marché. IDC ayant estimé la progression de la dépense informatique des entreprises à 2,5% en 2011, on peut donc en déduire que HP France a enregistré une progression de l’ordre de 5% sur la même période.

Progression à deux chiffres pour le channel

Une croissance  qui a même dépassé les 10% sur le segment des comptes globaux (au nombre d’une petite centaine en France). Gérard Karsenti a ainsi revendiqué neuf contrats d’infogérance globaux gagnés au cours de l’exercice 2011 pour une valeur totale de 1 milliard d’euros (dont deux supérieurs à 200 M€). Autre progression à deux chiffres : le channel, qui pèse 75% de ses ventes de matériels.

Le PDG a insisté au passage sur la profondeur de l’offre rappelant qu’il est le seul acteur à couvrir tous les segments du marché, de l’utilisateur au datacenter. Des marchés sur lesquels il occupe la plupart du temps la première place : il revendique 30% de parts de marché sur les PC (voire 40% dans les grands comptes), 40% dans les systèmes d’impression, 42% dans les serveurs lame et x86, la place de numéro un des logiciels d’infrastructures et 22% de l’ensemble des infrastructures technologiques (serveurs, stockage, réseaux). Au final, HP France estime avoir gagné deux points de parts de marché en 2011 tous segments confondus. 

300 recrutements nets prévus en 2012

 

HP France est également une entreprise créatrice d’emplois ? 300 recrutements nets  sont prévus en 2012 ? et concernée par les enjeux sociaux, selon son PDG. Il revendique ainsi 1.000 collaborateurs formés en 2011 (pour l’équivalent de 4.500 journées), l’embauche de 120 jeunes diplômés en 2012, l’incubation de jeunes pousses, des investissements dans l’économie régionale, des initiatives environnementales (notamment Cart’Touch)…

Une conscience sociale qui ne se suffit pas que de mots à en croire les partenaires sociaux qui notent que le climat social s’est nettement amélioré depuis un an. Une détente qui s’explique en partie par des décisions de la corporation, désormais plus en faveur des salariés, mais aussi par des initiatives locales (kick off géant au théâtre Mogador, galettes des rois, services de conciergerie…) et un réel dialogue social.

L’innovation partie intégrante de son ADN

 

Mais c’est surtout la capacité de groupe à innover que Gérald Karsenti a souligné. « HP était une entreprise innovante et de transformation », a-t-il martelé. Un caractère innovant qui irrigue selon lui toutes les  activités de l’entreprise : les postes de travail, avec sa tablette Slate 2 et son ultrabook Envy, les stations de travail (boostées par ses partenariats avec les grands studios d’animation et la Formule un), les solutions d’impression (avec ePrint, Hiflex, etc.), et même les services (par la recherche permanente du meilleur ROI).

In fine, Gérald Karsenti s’est montré plutôt optimiste pour 2012, même s’il est resté prudent. Invoquant un portefeuille d’opportunités multiplié par trois en deux ans, il table sur une croissance raisonnable de 12% des activités de HP France en 2012, dopée notamment par l’infogérance (dont les revenus ont quadruplé en trois ans), les services et le cloud.

Quid des tablettes ?

A l’issue de cet exercice de communication, il reste tout de même quelques interrogations. Notamment sur la question de savoir si HP a l’intention de se relancer dans les tablettes. Car, si HP a bien un produit pour les pro, il est absent du marché grand public. Gérald Karsenti affirme que le groupe aura une offre mais ne dit pas quand, préférant insister sur les Ultrabooks, marché moins susceptible de subir la domination écrasante d’Apple.

Autre interrogation récurrente : la faiblesse persistante de l’action (autour de 27 dollars) après le plongeon de l’été dernier. « Le titre est manifestement sous-évalué, estime le PDG de HP France, et remontera lorsque nous aurons démontré la pertinence de notre stratégie ». Apparemment il reste encore du chemin à parcourir.