Trois mois après la fusion avec Alcatel-Lucent, Nokia annonce une perte nette de 613 millions d’euros, soit -0,09 euro par action (une perte due en grande partie au coût de la réorganisation). Le géant finlandais voit par ailleurs son chiffre d’affaires reculer a périmètre comparable (Nokia + Alcatel) de 9% à 5,60 milliards d’euros, un chiffre en deçà des prévisions des analystes qui tablaient sur 5,76 milliards d’euros.

Nokia enregistre un recul de 8% de ses activités réseaux, pourtant son coeur de métier. Le secteur des réseaux Ultra Large Bande a ainsi vu ses revenus baisser de 12% en un an et chuter de 27% par rapport au trimestre précédent. En revanche, les réseaux et applications IP hérités d’Alcatel enregistrent une petite hausse de 1% de leur chiffre d’affaires. « Si la baisse de notre chiffre d’affaires a été décevante, ce déficit est largement dû aux réseaux mobiles dont l’environnement difficile n’est pas une surprise. Nous avions indiqué lors de la présentation des résultats du quatrième trimestre 2015 que nous nous attendions à certaines tendances défavorables dans le secteur mobile en 2016 et nous conservons ce point de vue aujourd’hui », commente dans un communiqué le CEO du groupe, Rajeev Suri.

Le constructeur table pour 2016 sur une marge opérationnelle supérieure à 7%, bien loin de celle enregistrée en 2015, soit 10,9%. Mais c’était avant la fusion avec Alcatel-Lucent.

L’équipementier indique par ailleurs qu’il a démarrée le plan social, annoncé en octobre 2015, destiné à économiser 900 millions d’euros par an d’ici 2018. Il se traduit en France par la suppression de 411 postes, essentiellement dans les fonctions administratives et les services généraux. En revanche 500 postes seront créés, dont une grande partie dans les centres R&D (Nosay/Villarceaux dans l’Essonne et Lannion dans les Côtes-d’Armor) afin de profiter de l’essor de la 5G, du cloud et de l’internet des objets. Par ailleurs 1.300 postes devraient être supprimés en Finlande. Les coûts que cela implique devraient encore peser sur les résultats des prochains trimestres.

Enfin, Nokia a confirmé l’acquisition pour environ 170 millions d’euros de la jeune pousse française Withings, spécialisée dans la santé connectée.