Le marché des services informatiques ne se porte pas bien. C’est ce que montre le consultant Claude Gourlaouen, dans un billet de blog, qui a décortiqué les comptes du premier trimestre des dix premières SSII françaises cotées, représentant à elles seules plus des trois quarts de la production des SSII françaises. Sur leur marché d’origine, ces dix SSII enregistrent une diminution de 3% de leur chiffre d’affaires, le recul atteignant même 6% pour les quatre premières d’entre elles.
Dans l’ensemble, elles parviennent à compenser en partie ce recul grâce à l’international et à la croissance externe. Leur chiffre d’affaire global, international compris, ne recule que de 1,4% à périmètre constant. Du coup, le poids de la France recule dans leurs facturations, revenant de 29,5% de leur CA (pour les neuf premières) à 28,1%. Et avec les acquisitions, elles affichent même une croissance légèrement positive (+0,4%).
Certes, le premier trimestre 2013 compte deux jours de moins que celui de 2012. Claude Gourlaouen remarque au passage que la croissance du premier trimestre 2012 était sinon artificielle, du moins exceptionnelle : le 1er janvier tombait un dimanche et il s’agissait d’une année bissextile. Par rapport, au quatrième trimestre 2012, qui compte une journée de plus, les dix premières SSII enregistrent un recul de près de 6,5% en moyenne de leur chiffre d’affaires. Une différence que n’explique pas à elle seulle cette journée de facturation en moins.
Ce qui fait dire à Claude Gourlaouen que les SSII françaises restent fortement dépendantes du nombre de jours ouvrables et ne parviennent pas à faire évoluer leur facturation vers un mode réellement forfaitaire, y compris pour les activités qui s’y prêtent (maintenance, support…).
Bien-sûr, malgré ces mauvaises performances, les SSII concernées ont tendance à minimiser dans leur communiqué financier voire à nier la réalité, parlant « d’évolution conforme aux prévisions » ou même de « dynamique positive », relève Claude Gourlaouen, qui ne doute pas que les ponts du mois de mai seront appelés en renfort pour justifier les résultats du second trimestre.
Il note toutefois que quelques sociétés réussissent à faire de la croissance (Altran, Sopra, Solucom, Sogéclair) ou à bien résister (Valtech, Soft Computing, Octo technologies). « Des sociétés qui gagnent des parts de marché en France au détriment des sociétés dont le modèle économique patine et se mettent en position de participer à la consolidation du secteur », écrit-il.