Y a-t-il un problème de rupture du principe d’égalité de traitement chez Econocom ? C’est ce que pensent un certain nombre de techniciens service desk Econocom détachés sur le site de Thales Valence, qui se sont mis en grève ce jeudi 17 octobre. Ces techniciens grévistes entendent alerter leur client sur les discriminations de traitement dont ils s’estiment victimes.

« L’équipe de service desk de Thales Valence a constaté que depuis janvier 2019 au moins, la dizaine de techniciens débutants embauchés par Econocom pour remplacer les départs recevaient un salaire de 1752 € brut mensuel contre 1682 € brut mensuel pour les salariés embauchés avant, relate un délégué syndical CGT Econocom, qui soutient le mouvement. De jeunes recrues que leurs collègues plus expérimentés – certains ont jusqu’à dix ans d’ancienneté – mais moins payés sont de surcroît censés former.

Depuis des semaines, un collectif de salariés demandait un rattrapage pour la quarantaine de techniciens bloqués sous le seuil des 1752 € brut mensuel. Un rattrapage représentant 30 à 70 € d’augmentation mensuelle selon les personnes concernées. Après avoir vainement négocié avec la direction locale, et fort d’une pétition signée par l’ensemble des salariés d’Econocom Valence demandant l’équité de traitement pour tous, ce collectif était allé rencontrer la DRH du groupe à Puteaux le 7 octobre dernier. Celle-ci avait réservé sa réponse pour le 16 octobre mais avait semblé désireuse de trouver un accord, selon notre délégué syndical. La réponse est bien tombée le 16 octobre mais ce fut une fin de non-recevoir.

Devant cette situation de blocage, une partie des salariés concernés se sont mis en grève aujourd’hui. Une vingtaine est restée postée toute la journée à l’entrée des locaux et une majorité a exprimé son soutien en « levant les crayons » au moins une heure, selon la CGT. Une assemblée générale qui s’est tenue en fin de journée a décidé de reconduire la grève.

Une stratégie du rapport de force d’autant plus risquée pour Econocom qu’une contagion du mouvement à d’autres sites n’est pas à exclure. À l’origine d’une communication syndicale diffusée ce matin dans l’ensemble du groupe pour informer les salariés sur ce conflit, la CGT dit avoir reçu de multiples témoignages en provenance des deux grands centres de services du groupe en France : ceux de Tours, qui compte 200 collaborateurs, et de Grenoble (500 collaborateurs), où les mêmes problèmes d’inégalité de traitements se poseraient.