Gestion de production et chaînes d’approvisionnement souffrent de la pandémie : dématérialisation insuffisante, manque de visibilité sur les données d’approvisionnement…  La crise sanitaire et les bouleversements organisationnels qui en découlent ont mis en lumière la nécessité d’une souplesse toujours plus grande, et ce à tous les échelons. Les éditeurs de GPAO prennent en comptent cette nouvelle donne. Parmi les réponses : la blockchain.

 

La Blockchain au secours de la GPAO

 

Lorsque des fournisseurs ne sont plus en mesure de livrer, notamment en raison d’une fermeture de liaisons aériennes, il devient nécessaire de maîtriser non plus seulement l’approvisionnement en lui-même, mais surtout les points de blocage. Généralement, les entreprises ont l’information sur les fournisseurs immédiats d’un élément ou d’une pièce, mais ils n’ont pas de visibilité sur ceux qui sont plus en amont dans la chaîne. Des partenaires qui rechignent généralement à révéler leurs sources par crainte de perdre au passage un de leurs avantages compétitifs…

 

Implémenter une blockchain permet de répertorier chaque élément intervenant dans un produit et de lui assigner des permissions publiques ou privées. Ainsi, chacun de ces éléments fera l’objet d’un suivi précis. En cas de souci, le fournisseur peut octroyer une permission d’accès à un point de la chaîne et donc autoriser à reprendre la main sur ce qui « bloque » la réalisation d’un produit.

 

Ainsi, le fabricant de produits frais Jupiter Group a-t-il intégré la blockchain dans son processus d’approvisionnement de manière à avoir une traçabilité relative à chaque fournisseur : date de plantation du produit, date de récolte… Tout cela est placé sur un QR code qui informe le client du parcours complet du produit, de la graine jusqu’à l’assiette !

 

Dématérialisation : vitale à la GPAO

 

Dématérialiser toujours davantage les documents apparaît aussi plus que jamais vital. La nécessité de généraliser le traitement numérique, avec signature électronique entre autres, n’est plus une option. Une digitalisation accrue des informations facilitera la mise à disposition des données d’un bout à l’autre de la chaîne de traitement.

 

S’ajoute à cette exigence une plus grande mobilité de la saisie, qui ne peuvent plus dépendre d’un seul terminal. Il est nécessaire d’accommoder une saisie d’information depuis une tablette ou un téléphone mobile et les logiciels de GPAO ont commencé à prendre en compte ce besoin.

 

Le maître mot de la GPAO : résilience

 

Dans ce contexte, un mot-clé transparaît dans l’évolution de la GPAO : résilience. À la mi-février 2020, Fiat Chrysler Automobile a dû stopper la production d’une usine basée en Serbie, n’étant plus en mesure d’obtenir des pièces venant de Chine. Hyundai a subi le même revers pour des usines de Corée. Lorsqu’une entreprise n’est plus en mesure d’être approvisionnée et doit se référer à des fournisseurs locaux pour une partie de sa production, il importe que les logiciels impliqués puissent s’adapter aisément à de tels changement.

 

Pour finir, citons quelques autres facteurs dans lesquels la GPAO accélère sa mutation : une meilleure prise en compte du travail à distance ; l’IoT (Internet des Objets), comme avec Erewa, filiale de SNCF qui a mis en place de l’IoT pour faciliter la récupération d’informations en temps réel, facilitant les opérations de maintenance. Et enfin, le Cloud, afin que chacun puisse accéder aux informations liées à l’approvisionnement d’une chaîne où qu’il se trouve.

Notons toutefois que si la crise a pu faire naître la crainte d’entreprises aux usines intégralement robotisées sans aucune présence humaine, la situation révèle aussi la nécessité d’une intervention humaine en divers points de la chaîne afin de pouvoir remédier au mieux aux points de blocage d’un approvisionnement.

 

La réponse GPAO à la pandémie est en réalité multiple. Elle réside dans une meilleure intégration de l’intelligence humaine dans l’ensemble du processus.

 

Par Marie WEISS pour Celge