Synacor, le nouveau propriétaire de l’éditeur de la solution de messagerie Zimbra, deuxième messagerie la plus utilisée au monde derrière Exchange, a réuni il y a deux semaines les principaux partenaires européens de la société à Paris, au Novotel de la Tour Eifel. L’occasion pour ces derniers de jauger les ambitions du nouveau propriétaire sur le plan commercial et technique.

À l’issue de cette réunion, les partenaires avec lesquels nous avons pu échanger ont paru plutôt rassurés. À commencer par le principe même de cette conférence partenaires, qui était une première, et par la présence de son CEO Himesh Bhise. « Cela a permis de resserrer la communauté des partenaires et accessoirement d’échanger entre nous », se réjouit Jean-François Donikian, président de l’intégrateur StarXpert. Partenaires depuis parfois près de dix ans, les participants ont pour la plupart développé des expertises fortes et des modules complémentaires sur Zimbra.

« Chaque partenaire a pu présenter son ressenti sur le fonctionnement et les produits de Zimbra. Nous avons eu l’impression d’être écoutés et que ces remontées seront prises en compte dans la stratégie future », estime Jean-François Donikian. « En tant qu’ex- client principal de Zimbra, Synacor connaît bien les produits et les besoins des utilisateurs », souligne-t-il.

« Synacor a affiché sa volonté de continuer à développer le réseau de partenaires », retient pour sa part Pascal Montagne, directeur général de Netixia, un hébergeur spécialisé dans les messageries Zimbra. « Les partenaires devraient à l’avenir être mieux traités qu’avant », ajoute-t-il, en référence à la décision de l’éditeur d’autoriser ses partenaires Gold à vendre du support autour de la version open source de la solution.

Au-delà des intentions, les partenaires attendent des actes

Pour autant, beaucoup reste à faire, notamment sur le plan technique. La roadmap qui a été présentée est une roadmap a minima, admettent nos interlocuteurs. Certes, la nouvelle version attendue pour début 2016 apportera son lot de nouveautés, avec notamment des améliorations de la haute disponibilité, de l’API et de l’intégration avec les réseaux sociaux. Mais l’interface, « qui était en avance il y a trois ans, doit être retravaillée, notamment pour mieux supporter les plateformes mobiles », note Pascal Montagne. Ce dernier attend également un outil de partage de documents évolué, une console de management plus évoluée et diverses autres fonctions.

Des évolutions d’autant plus attendues que pas grand-chose ne s’est produit au cours des deux années passées sous la férule de Telligent. En effet, ce dernier avait promis beaucoup mais a peu tenu. « Zimbra conserve des atouts face à Microsoft, notamment en matière d’intégration au système d’information existant des clients et en matière de sécurité », note Jean-François Donikian. Mais « il est temps de réinvestir pour ne pas prendre de retard », estime pour sa part Pascal Montagne, dont l’activité Zimbra est en pleine accélération, avec cinq ingénieurs commerciaux dédiés.

Sur le plan commercial aussi les partenaires estiment qu’une relance s’impose. « Ces dernières années, la communication Zimbra a été défaillante.Telligent et VMware se sont positionnés sur un schéma traditionnel de vente de licences, sans tirer parti des leviers inhérents au modèle open source et à sa communauté. Il faudrait réactiver l’animation de cette communauté et mettre en exhergue ses succès et réalisations », conclut Jean-François Donikian.