Christophe Carron, le franchisé qui vient d’ouvrir la 25e boutique LDLC à Vienne est le même qui a ouvert en 2014 la première franchise de l’enseigne à Bourgoin-Jallieu. Qu’est-ce qui a convaincu cet entrepreneur de 38 ans d’ouvrir à trois ans d’intervalle deux magasins LDLC à quarante kilomètres l’un de l’autre ? Nous lui avons posé directement la question.

« Je crois vraiment au concept », justifie-t-il. De fait, le concept LDLC, Christophe Carron a eu le temps de l’éprouver en trois ans. D’abord, il a pu constater qu’il était rentable. Avec 3,5 équivalents temps plein et une surface de 350 m2, le site de Bourgoin-Jallieu a atteint son point mort dès la deuxième année. Ensuite, il a pu vérifier qu’il correspondait à une attente des clients. Des clients qui veulent acheter aux prix du Web mais qui sont à la recherche de contacts et des conseils d’un spécialiste. « Les gamers adorent tout autant que les non spécialistes apprécient d’avoir pour interlocuteur non pas seulement un vendeur mais un technicien qui parle leur langage ».

Christophe Carron croit au concept mais peut-être encore plus en Laurent de la Clergerie, le président-fondateur de LDLC, qui a été l’instigateur et le principal architecte de la franchise et de son concept. « J’aime l’homme. C’est quelqu’un de très humain, à l’écoute, de passionné, d’intelligent, de visionnaire… Je me sens proche de ses valeurs. Lui et moi, on a tout de suite accroché. »

S’il est admiratif de l’homme et de sa réussite, Christophe Carron n’a pas non plus les deux pieds dans le même sabot. Pour ce fils d’ouvriers originaire de Bourgoin-Jallieu, LDLC n’est que l’accélérateur d’une trajectoire d’entrepreneur déjà bien amorcée. « Les doigts dans l’informatique depuis [ses] 12-13 ans », il plaque son job d’auditeur chez Ersnt & Young dès 2005 pour créer Numerik’s, sa première boutique informatique. La première d’une longue série, puisque si Vienne est son second magasin siglé LDLC, il s’agit pour notre multi-entrepreneur de son septième point de vente, tous répartis dans la moitié nord de l’Isère. Christophe Carron est désormais à la tête d’un ensemble d’affaires pesant 5 M€ de chiffre d’affaires annuel et employant une trentaine de personnes.

Deux formats cohabitent au sein de cet ensemble : les boutiques de proximité en centre ville sur des surfaces de quelques dizaines de m2 et les deux franchises LDLC implantées dans des zones commerciales à forte fréquentation sur des surfaces se comptant plutôt en centaines de m2 (220 m2 pour Vienne). Autre différence, l’approvisionnement des premières passe par les grossistes habitels tandis que les secondes ne traitent qu’avec LDLC. Au final, le management est le même mais la gestion des franchises est simplifiée par le travail de LDLC en amont et le fait d’avoir un seul fournisseur, confie Christophe Carron.

Mais veiller aux destinées de son réseau de boutiques ne lui suffit apparemment pas puisque Christophe Carron est également président de l’association des franchisés LDLC. Mise en place fin 2016, celle-ci vise à mettre en commun les meilleures pratiques et à échanger sur leurs problématiques quotidiennes : veille produits, recrutement, juridique, etc. Et ce n’est pas tout, il est également élu à la chambre de commerce et à la chambre des métiers où il s’accupe de la défense des intérêts du commerce de proximité. Enfin, il est membre du réseau Entreprendre où il bénéficie des conseils d’un comité d’accompagnement qui l’aide dans la gestion quotidienne de ses affaires. C’est d’ailleurs grâce à ce réseau, dont il vient d’être distingué « lauréat ambition », qu’il a pu financer l’ouverture de son magasin de Vienne. Le prêt d’honneur qui lui a été accordé à cette occasion, lui a servi d’apport pour obetnir le prêt bancaire nécessaire.

La prochaine étape pourrait être l’ouverture d’un… troisième magasin LDLC. Le dossier est en tout cas à l’étude, assure ​Christophe Carron, dont on ne peut vraiment plus douter qu’il croit vraiment au concept.