Même s’il n’y pas encore le feu à la maison, les informaticiens sont de plus en plus victimes, eux-aussi, du chômage. Un mouvement de fond qui devrait s’intensifier en 2009.

Selon les derniers chiffres de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), le nombre d’informaticiens inscrits au chômage a atteint, au mois de novembre 2008, 20.350 personnes (17.628 hommes, 2.722 femmes), contre 19.508 (catégorie 1) en octobre (sur une population estimée à 500.000 individus).

 

C’est la première fois depuis novembre 2004, que la barre des 20.000 chômeurs est dépassée. Dans le même temps, il est à noter que le nombre d’offres d’emploi enregistrées par l’ANPE s’est maintenu autour de 4.500 postes par mois au cours de l’année 2008, mais qu’il a chuté en novembre, à 2.832. Anticipation des employeurs quant à une éventuelle dégradation de la situation ? Cette hausse modérée du taux de chômage des informaticiens se poursuit néanmoins inexorablement depuis novembre 2004, pour atteindre à présent un taux de 4,1% dans la profession.

 

A toute règle ses exceptions. Si le marché se tend – statistiquement – pour les informaticiens, certaines spécialités, comme la sécurité, ont le vent en poupe. Ainsi, la demande d’informaticiens spécialisés en sécurité est aujourd’hui en forte croissance (+40% d’offres d’emplois sur ces secteurs en 2008, selon l’Apec) et la tendance devrait se poursuivre en 2009. De même, selon l’ESIEA (école supérieure d’informatique, électronique, automatique), les grands groupes restent friands d’ingénieurs polyvalents et de jeunes diplômés bac +5, qui peuvent intervenir dans de multiples domaines. De fait, l’un des pôles de compétitivité d’Ile de France (System@tic) annonce l’intégration de 12 000 ingénieurs dans les 5 ans à venir, dont 5.600 d’ici fin 2010.

 

Même si la situation est encore loin d’être tragique, les craintes se focalisent sur le deuxième trimestre 2009, date à laquelle les premiers signes de défaillances des SSII devraient commencer à se faire jour.