La décélération du marché IT en 2024 n’a pas affecté toutes les entreprises du numérique de la même manière. Avec une croissance de 12,5 % – portant son chiffre d’affaires à 14,6 M€, Aymax fait partie de celles qui ont été relativement épargnées si l’on en croit le syndicat patronal Numeum qui a estimé la croissance du secteur des ESN à seulement 0,7 % en 2024.

Une année que Maxime Cariou, DG et co-fondateur de cette entreprise spécialisée dans l’intégration de solutions SAP (photo), qualifie toutefois de « sportive », Aymax n’ayant pas réalisé la croissance espérée, notamment au deuxième semestre. Paradoxalement, le marché s’est retrouvé en état de crise larvée alors que SAP battait des records de vente de licences, note Maxime Cariou. Une bizarrerie qu’il met sur le compte de l’instabilité politique et du contexte géopolitique.

Si Aymax a tenu le cap, c’est avant tout grâce à l’international, qui représente déjà un tiers de son activité, et devrait encore croître. L’entreprise a ouvert un bureau au Caire, en Égypte, et y a décroché un projet stratégique de lift and shift SAP vers le Cloud avec Transolis, filiale du groupe français Consolis. Aymax vient également d’inaugurer un bureau à Lausanne, en Suisse, où il a recruté deux profils séniors. Une ouverture assortie de la création d’un espace d’incubation pour des startups locales.

Ces deux nouvelles implantations viennent en complément de la filiale qu’il détient historiquement en Tunisie et qui représente environ la moitié de ses 200 salariés. Conçue initialement comme une destination nearshore pour ses clients français afin de pallier le déficit de ressources en métropole, cette filiale a commencé à recruter ses propres clients, assurant ainsi un relai de croissance bienvenu au groupe. De quoi convaincre Maxime Cariou de faire de l’internationalisation un axe stratégique pour se protéger contre les retournements de marché tels que celui vécu en France l’an dernier.

Pour l’heure, l’embellie semble pointer. « Les carnets de commande commerciaux sont pleins et les projets reprennent depuis avril dernier », assure Maxime Cariou. Mais ce dernier reste prudent. Aymax fait face à une transformation profonde de son métier de conseil et d’intégration SAP. Les nouvelles offres packagées (notamment RISE with SAP) réduisent ses charges de service traditionnelles. Sans parler du fait que l’éditeur pousse de plus en plus pour facturer en direct ses licences, dépossédant ses partenaires de l’acte de vente.

Un contexte qui pousse Aymax à revoir son positionnement. L’intégrateur mise notamment sur le développement de son activité formation. Après avoir conçu ses propres programmes de formation, il vient de se faire certifier Qualiopi et est en passe d’être agréé RS et RNCP. Des agréments qui lui permettront de rendre ses cursus de formation subventionnables par l’État français.

Autre relai de croissance espéré : l’IA. Un virage que SAP est lui-même en train de plutôt bien négocier, apprécie Maxime Cariou. Celui-ci salue notamment son offre SAP Business AI, son assistant d’IA générative SAP Joule, son copilote basé sur les données des clients (Joule Copilot) et ses différents modules (génération de code, agentisation, orchestration des applications…). L’intégrateur prévoit de former ses propres consultants dans les prochains mois.

À noter que le programme Aymax Partner, lancé il y a deux ans pour fédérer freelances et petites ESN, compte désormais plus de 300 profils et pèse près de 10  % de ses facturations. L’entreprise le transforme actuellement en plateforme d’intermédiation, avec une forte dose d’automatisation. Objectif : fluidifier les échanges et réduire les interventions humaines.

Pour l’exercice en cours, Aymax mise dans l’hypothèse optimiste sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 16 M€.