Plus d’une centaine d’ingénieurs de la filiale d’Orange Business Services ont déposé leur CV sur Monster.fr. Ils contestent ainsi une politique salariale à deux vitesses qui léserait les activités de services.

Les ingénieurs de l’ex-Silicomp, rebaptisée IT&L@bs sont mécontents et il le clament en utilisant une tactique pour le moins originale : le Monster Day. Plus d’une centaine d’entre eux ont ainsi déposé leur CV sur le site Monster.fr, faisant ainsi savoir qu’ils étaient disponibles pour un nouvel employeur. Un employeur qui les rémunérerait à leur juste valeur. Ils reprochent en effet à la direction de la filiale d’Orange Business Services de ne leur accorder que 1,3% d’augmentation en 2010, alors que les salariés de la maison mère, France Télécom, bénéficient de 3%. A ce chiffre il faut ajouter 1%, adossé à l’atteinte de résultats jugés irréalistes par les syndicats.

Selon la CFE-CGC-UNSA, cette politique d’austérité salariale s’accompagne d’une obstruction à la mobilité au sein du groupe. « Les salariés sont la plupart du temps contraints de négocier pied à pied pour conserver leurs avantages et leur niveau de rémunération, qu’on cherche à leur rogner lorsqu’ils changent de convention collective », peut-on lire sur un communiqué du syndicat. Ce dernier reproche également à la direction de ne rien faire pour fidéliser le personnel, les nouveaux embauchés bénéficiant, selon lui, de meilleures rémunérations que les salariés en poste depuis plusieurs années, lesquels peineraient à faire progresser leurs rémunérations et leurs carrières.

Selon un élu CFE-CGC-UNSA, la direction de France Télécom serait obnubilée par la rentabilité. « Elle présente ses filiales de services comme étant déficitaires alors qu’en fait elle répercute sur ces dernières des frais de structures trop importants qui absorbent la marge. France Télécom se comporte comme un opérateur et non comme un acteur du service. »


Par ailleurs, il reproche au groupe d’avoir une vision à court terme. « En déboursant 3,7 milliards d’euros pour gratifier les actionnaires d’un dividende supérieur aux bénéfices consolidés de l’exercice 2009, France Télécom n’a plus d’argent pour investir. Le groupe n’a pas de stratégie industrielle et oublie que, dans le nouveau monde, les opérateurs ne sont que de simples fournisseurs de tuyaux. Les acteurs de pointe comme Google ou Microsoft réinvestissent plutôt que de verser de l’argent aux actionnaires. »