La présentation du successeur de Windows Mobile laisse perplexe. Malgré quelques points forts, ce dernier souffre de lacunes difficilement acceptables, notamment pour le marché professionnel.

Les systèmes d’exploitation qui font couler le plus d’encre avant leur sortie sont, n’en déplaise à Steve Jobs et a Éric Schmidt, ceux de Microsoft. Windows Phone 7 ne déroge pas à la règle. Voilà des mois qu’on l’attend avec curiosité. Celle-ci est-elle récompensée depuis la présentation officielle du 11 octobre ? Le nouvel OS est-il si révolutionnaire ? Les avis sont partagés. Une chose est sûre, il s’agit pour Microsoft de l’ultime chance de se hisser dans le trio de tête des acteurs du smartphone et de renouer avec le succès de Windows Mobile à ses débuts. Il va d’ailleurs dépenser pour cela 400 millions de dollars en campagnes de communication.

Réussira-t-il à convaincre pour autant ? Difficile à dire pour le moment. Il paraît toutefois impossible de récupérer les inconditionnels de l’iPhone. De même ceux qui ont déjà fait le choix d’Android ne feront probablement pas machine arrière de sitôt. Il est vrai que le marché des smartphones est loin d’être saturé. Steve Ballmer rappelle à juste titre que 80% des possesseurs de téléphones mobiles ne sont ni des utilisateurs d’Android, ni des clients d’Apple. Et puis, malgré son décollage fulgurant, Android est victime des tirs croisés d’Apple, d’Oracle et de Microsoft qui l’accusent d’avoir sciemment ignoré leurs brevets.

Microsoft vise deux marchés: le grand public et les professionnels, ces derniers étant grands utilisateurs de produit « made in Redmond ». Monsieur Tout-le-monde – qui est souvent un professionnel pendant les heures de bureau, – aimera la principale nouveauté de WP7 : le classement des rubriques par centre d’intérêt (jeux, personne, vidéo, musique, marketplace, desktop, photo), L’accès direct au moteur de recherche Bing, l’intégration avec la Xbox Live, dont WP7 devrait partager les jeux, sont également des points forts. Mais pour que le succès soit au rendez-vous il faudra enrichir la boutique en ligne qui compte moins d’une centaine d’applications (hormis les jeux), contre près de 250.000 pour l’AppStore.

Quant aux professionnels, malgré leur proximité avec les produits Microsoft, il leur faudra encore un peu de patience avant d’apprivoiser Windows Phone 7. Car ce dernier souffre de quelques défauts de taille. On citera l’absence de copier-coller, de multitâche, de Flash et de base de données. Ces carences devraient être comblées en début d’année prochaine nous promet-on. L’autre point faible est la dépendance à Silverlight et à .Net, des plateformes relativement peu utilisées dans le monde professionnel. Le hub desktop risque donc de rester vide un certain temps. Or du temps, Microsoft ne peut pas en perdre s’il veut réussir son pari. Quant à nous, il faudra encore nous en accorder avant de pouvoir formuler une opinion moins vague.

En attendant, rendez-vous le 21 octobre, date de sortie en France des premiers terminaux HTC, Samsung et LG.