GfK Consumer Choice, qui vient de publier une étude sur le sujet, s’attend en 2013 à une année record sur le marché des tablettes dont 6 millions d’unités devraient trouver preneur dans l’Hexagone.

Pour le cabinet d’analyse, le glissement spectaculaire des prix constaté (- 32% au premier trimestre) associé à une segmentation de l’offre encore trop limitée pourrait toutefois entamer la longévité de ce marché.

Selon lui, la  volonté des fabricants de valoriser l’innovation liée aux usages du tactile paraît incompatible avec le raz de marée des offres low-cost, parfaitement en phase avec les attentes des enseignes de la grande distribution qui cherchent à générer du trafic en magasin avec une politique de prix bas.

Ces dernières ont en effet été très attentives aux offres des fabricants asiatiques proposant des produits corrects sous la barre de 200 euros dès 2012.

La baisse massive des ventes de netbooks (- 40% en 2012) a par ailleurs laissé un besoin d’offre low-cost insatisfait chez bon nombre d’entre elles qui se sont rabattues sur les tablettes pour générer du trafic. A cela s’ajoute encore la logique de multi-équipement des foyers français en matériel informatique initiée par le netbook en 2008. « Cette dernière va de pair avec un prix agressif, sous la barre des 300 euros, avec lequel la tablette est désormais compatible. Sur le premier trimestre 2013, nos mesures ont enregistré un prix moyen de la tablette à 271 euros TTC», explique dans l’étude Anselme Laubier, chef de Groupe IT chez GfK Consumer Choices France.

La segmentation technique, qui évolue vers des tailles d’écran plus basses, aux prix plus agressifs accentue encore la baisse de prix.

Un phénomène que ne parvient pas à balancer les offres compatibles 3G/4G, plus haut de gamme. Celles-ci restent discrètes du fait d’un usage de la tablette essentiellement résidentiel qui profite chez nous d’une excellente couverture WiFi.

GfK cite encore un dernier élément qui participe à la chute tarifaire : la stratégie de certains acteurs qui affirment publiquement ne pas soucier de la rentabilité des tablettes pour se concentrer sur les revenus liés à la vente de logiciels.

L’émergence d’offres hybrides, à mi-chemin entre le PC et la tablette, pourrait toutefois changer la donne. Encore faut-il que fabricants et revendeurs soient en mesure d’adopter la bonne stratégie. « Expliquer clairement la valeur ajoutée aux consommateurs et trouver un bon compromis entre le prix et la qualité de l’expérience semblent d’ores et déjà incontournables », estime François Klippfel, directeur général adjoint de GfK Consumer Choices France.

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