Confrontée à de fortes pertes T-Systems France a engagé un directeur général de transition. Ce dernier vient d’annoncer en CE la cession de l’activité intégration de systèmes à la holding qui contrôle Effitic.

Grande réorganisation annoncée chez T-Systems France, confronté à des pertes récurrentes. Selon la CGT, le passif atteindrait 35 millions d’euros en 2012, contre un peu moins de 23 millions d’euros en 2011. La société a multiplié les plans sociaux ces dernières années, sans pour autant parvenir à redresser la situation. Après la suppression d’une cinquantaine de postes en 2008, la direction annonçait en 2010 le départ de 20% des effectifs, soit 324 personnes, Actuellement un nouveau plan social, touchant principalement le site de Toulouse, vise la suppression de 57 postes supplémentaires.

Pour rétablir sa filiale française, la direction allemande a nommé un directeur général de transition, Guy Malibas. Ce dernier vient d’annoncer au comité d’entreprise, la cession de l’activité intégration de systèmes, qui emploie environ 600 personnes, à la holding DACP, la maison-mère d’Effitic. Un choix qui inquiète la centrale syndicale et les salariés.

Fondée en 2009 par Eric Dermont, alors PDG de Prologue, Effitic avait repris l’activité maintenance applicative d’EDS. Prologue et Effitic sont depuis lors en procès, la première reprochant à Eric Dermont (actuel PDG d’Effitic et président de DACP) d’avoir initié et négocié ce rachat au nom de Prologue pour au final réaliser l’opération à titre personnel. L’éditeur réclame réparation d’un préjudice qu’il évalue à plus de 32 millions d’euros.

Un jugement du Conseil des prud’hommes de Longjumeau lui a en quelque sorte donné raison sur le fond en déboutant de ses prétentions l’ancien directeur administratif et financier de Prologue et actuel DAF d’Effitic qui avait participé à l’opération alors qu’il était en fonction. Licencié pour faute lourde, ce dernier réclamait des indemnités de licenciement ainsi que le paiement de dommages et intérêts. Par ailleurs, une plainte pénale pour abus de biens sociaux et abus de pouvoir a été déposée par Prologue à l’encontre de ses anciens dirigeants.

Un autre point interpelle les syndicats. Selon eux, DACP ne débourserait pas un centime mais, au contraire, recevrait de l’argent pour reprendre en charge l’activité intégration. « De quoi, à n’en pas douter, attirer des repreneurs avec un vrai projet de développement de l’activité », ironise la CGT dans un communiqué de presse.

Cette opération, selon un syndicaliste joint au téléphone, s’inscrit dans un plan de démantèlement plus vaste. L’activité infogérance, serait quant à elle amputée d’une partie de ses effectifs. Il resterait ainsi moins de 300 personnes chez T-Systèmes, contre un millier actuellement.