Le petit opérateur alternatif vient de réussir ce qu’Orange avait toujours prétendu impossible : multiplier par dix la bande passante d’un petit collège rural de la Marne à l’écart des grands réseaux télécoms : le collège Georges Charpak de Bazencourt.
Pour le prix de quatre lignes ADSL standards (à 40 €), Stéphie télécom est parvenu à porter le débit moyen de sa connexion de 2,05 Mbps à environ 24 Mbps. L’opérateur s’est appuyé pour cela sur une technologie d’agrégations de liens ADSL de nouvelle génération en provenance des USA (mais dont il ne souhaite pas dévoiler le nom).
Mieux vaut le préciser tout de suite, le gain de bande passante obtenu au collège Georges Charpak ne relève pas seulement de la technologie d’agrégation de liens mise en œuvre par Stéphie Télécom. Il doit aussi beaucoup à la nouvelle ligne qu’a dû tirer Orange pour ouvrir les deux nouveaux liens que lui réclamait Stephie dans le cadre de ce projet. Aussitôt la nouvelle ligne posée, le débit de chacun des liens ADSL est soudainement passé de 2 à 7 Mbps.
En théorie, la technologie mise en œuvre par Stéphie Télécom ne permet que d’additionner la bande passante des liens agrégés. L’opérateur est ainsi capable d’agréger de deux à huit liens. « Une fois agrégés, ces liens sont vus comme un seul lien de l’extérieur, adressables via une seule adresse IP, souligne Frédéric Ney », ingénieur commercial chez Stéphie Télécom, qui a géré le dossier Georges Charpak. C’est la différence avec les techniques d’agrégation classiques où faut traditionnellement mobiliser autant d’adresses IP et de routeurs que de liens et où cet agrégat de liens reste vu comme autant de liens séparés.
C’est cette caractéritisque de la technologie employée par Stéphie Télécom qui permet au collège Georges Charpak d’atteindre les 16 Mbps en flux descendant requis pour être éligible à la subvention Ecole numérique rurale et de se connecter aux serveurs du rectorat pour accéder à Hamon, l’Intranet des collèges.
Fort de cette expérience réussie (et de quelques autres, notamment au Collège Pierre de Souverville de Pontfaverger [toujours dans la Marne]), Stéphie a décidé de packager son offre d’agrégation de liens sous le nom de DslBoost et de la proposer aux nombreux laissés-pour-compte de la fracture numérique (collectivités, petites entreprises…). Celle-ci est proposée sans surcoût par rapport au prix des liens ADSL nus et des équipements actifs (routeurs) requis alors même qu’elle implique des investissements sur sa plateforme opérateur. Le bouche-à-oreille aidant, Stéphie Télécom se dit d’ores et déjà submergé de demandes pour cette offre.
Filiale opérateur de l’intégrateur télécoms Atelio, Stéphie a été créé en janvier 2012 sous le nom de Atelio PSO (Pôle service opérateur) avant de prendre son indépendance juridique durant l’été 2014. Entretemps, de revendeur d’offres d’opérateurs, la société s’est muée en véritable opérateur alternatif doté de son propre cœur de réseau, de son système d’administration et d’une licence Arcep. Au passage, elle a adopté un modèle de vente indirecte et revendique à ce jour une dizaine de revendeurs. Récemment, Stéphie Télécom a été sélectionné par Shoretel pour commercialiser son offre de téléphonie sous forme de service (TaaS).