Pascal Imbert, président du directoire de Solucom, qui compte parmi les principaux cabinets de conseils français, commente sa récente réorganisation et donne sa vision sur l’évolution du marché.

 

Channelnews : vous venez d’annoncer l’unification sous la marque Solucom des différentes sociétés acquises depuis 2001 (Idesys, Arcome, Dreamsoft, New’Arch, KLC, Vistali et Cosmosbay~Vectis). Parallèlement, vous avez revu votre fonctionnement en adoptant une organisation plus intégrée. Pourquoi ces décisions après avoir laissé jusqu’ici une grande autonomie à vos filiales ?

Pascal Imbert : C’est l’évolution du marché qui a commandé cette démarche. Jusqu’ici nous avons joué le modèle multimarques car c’était le moins perturbant vis-à-vis des sociétés rachetées et des équipes. Ce fonctionnement décentralisé était aussi le plus favorable à la croissance dans un contexte porteur. Aujourd’hui, alors que le marché ralentit, nous pensons au contraire que nous serons plus efficaces commercialement et que nous pourrons viser de plus grands projets en nous rassemblant et en donnant plus de puissance à notre marque.

 

Concrètement qu’est-ce qui a changé en termes d’organisation ? Avez-vous fusionné les structures juridiques ?

Pascal Imbert : non, les structures juridiques demeurent mais sur le plan opérationnel, nous avons rassemblé nos équipes par domaines de compétences. Nous avons ainsi créé six grands domaines, dits « practices » : stratégie & management, télécoms & innovation, transformation SI, architecture SI, gouvernance SI, sécurité & risk management. Une fois ce travail effectué, nous avons soigneusement articulé nos différentes offres entre elles de manière à obtenir une proposition de valeur globale. Nous sommes ainsi en mesure de faire intervenir des équipes constituées de consultants issus de nos six « practices » associant l’ensemble des compétences requises pour traiter les grands projets de transformation des systèmes d’information.

 

Vous venez d’achever votre exercice 2008-2009 sur un chiffre d’affaires de 101,9 millions d’euros en croissance de 40%, dont 14% d’organique. Quelles sont vos perspectives pour l’exercice en cours ?

Pascal Imbert : En effet, nous venons de passer la barre des 100 M€ de revenus sur l’exercice clos le 31 mars, ce qui nous place au sixième ou septième rang des cabinets de conseil français. Mais le marché est devenu difficile. Les grands donneurs d’ordre ont lancé des plans d’économie et beaucoup de projets ont été soit arrêtés soit repoussés. Nous pensons que le marché va reculer de 5% cette année. Dans ce contexte, notre croissance va fortement ralentir mais nous tablons tout de même sur une croissance modérée. Nous annoncerons un objectif chiffré lors de la publication de nos résultats début juin.

 

Comment évolue votre effectif ? Etes-vous confrontés à une montée des intercontrats ?

Pascal Imbert : la gestion des intercontrats sera probablement une de nos principales préoccupations cette année car nous n’avons pas forcément atteint le point bas de la crise. Mais pour l’instant nous restons créateur net d’emplois. Nous continuons notamment à étoffer notre équipe commerciale qui aura doublé d’ici à la fin de l’année comparé à il y a un an. Bien entendu, le rythme des embauches n’a plus aucun rapport depuis le début de l’année avec celui que nous avions l’année dernière. Notre effectif est ainsi passé en un an de 666 à 966 collaborateurs (soit +45%) et il a évolué de 13% à périmètre comparable.

 

Quand situez-vous le point bas de la crise ?

Pascal Imbert : Nous pensons l’atteindre cet été. Le rythme des mauvaises nouvelles tend à se ralentir et nous avons le sentiment qu’un certain nombre de clients ont sur-économisé par rapport aux budgets dont ils disposent et qu’ils ont constitué des réserves qui pourraient être relachées à la fin de l’année.