SAP se dit prêt à verser 120 millions de dollars à Oracle en compensation des frais de justice engagés par ce dernier. La justice doit à présent statuer sur le montant des dommages et intérêts.

 

SAP ayant reconnu par deux fois (la première fois au mois d’août, la seconde fois lors du procès en cours) le vol d’informations confidentielles et de logiciels chez Oracle, la suite de la procédure se limite désormais à une question de gros sous. Selon Reuters, qui cite une source proche du dossier, l’éditeur allemand serait prêt à verser 120 millions de dollars à la firme dirigée par Larry Ellison. On est loin des milliards de dollars réclamés par ce dernier. Il est vrai qu’il ne s’agit que d’un dédommagement légal servant à couvrir les frais de justice de son rival.

Bien entendu, l’affaire n’est pas terminée pour autant car la justice américaine doit encore donner son aval et fixer le montant des dommages et intérêts. Il est probable qu’Oracle continuera à réclamer une somme à neuf zéros. D’autant que le témoignage jeudi de son ancien président, Charles Philipps, apporte de l’eau à son moulin. Le nouveau CEO d’Infor a en effet déclaré que si SAP avait payé les licences frauduleusement téléchargées, cela lui aurait coûté des milliards de dollars.

C’est peu dire si l’atmosphère est plutôt lourde dans le prétoire. Elle n’est pas plus légère entre Oracle et HP. D’autant que le conseil d’administration du constructeur de Palo Alto a refusé à Leo Apotheker le droit de témoigner au procès, tenant son nouveau CEO et ancien PDG de SAP loin de la cour et, semble-t-il, à bonne distance du territoire californien où se déroulent les audiences. Ce qui ne plaît pas à Larry Ellison qui harcèle le patron de son concurrent pour l’obliger à témoigner, fut-ce par vidéo interposée.

 

Un porte-parole de SAP s’est toutefois étonné qu’Oracle n’avait pas jugé bon d’interroger Leo Apotheker en octobre 2008 lors de sa déposition. Ce responsable constate que Larry Ellison a changé son fusil d’épaule lorsqu’il a appris la nomination du patron allemand à la tête du constructeur. Il voit dans ce changement de stratégie une tentative de harcèlement pour empêcher Leo Apothker de remplir son nouveau rôle. Ambiance.