L’éditeur va accorder une prime aux membres du CE pour compenser l’impact sur leur bonus du temps consacré aux réunions. La CFTC et la CGT refusent ce qu’ils considèrent comme une prime à la casse sociale.

SAP France va consacrer une enveloppe de 37.000 euros à ses syndicalistes. La société a en effet décidé d’accorder une prime exceptionnelle aux membres du CE. Cette prime – qui peut atteindre 3.500 euros en fonction du salaire – est destinée, selon la direction, a compenser l’impact sur le bonus 2009 du temps consacré aux nombreuses réunions programmées l’an dernier. L’année dernière avait en effet été riche en conciliabules consacrés principalement au PSE mis en place par l’entreprise et au changement juridique consistant à transférer les salariés de SAP France vers la filiale Business Objects.

Pour la petite histoire, la règle de calcul de cette prime a été décidée au mois de février lors d’un CE mais ne figure pas dans le procès verbal de la réunion « pour ne pas choquer les salariés ». La direction affirme par ailleurs qu’elle n’a fait que répondre à une demande des élus.

Deux syndicats, la CFTC et la CGT, ont refusé cette prime qu’ils jugent « contraire à l’éthique sociale ». La CGT vient d’ailleurs de publier un communiqué fustigeant ce cadeau accordé « aux bons élus pour bons et loyaux services ». « Après la Baladurette, la Jupette et la Sarkozette, la direction de SAP France a inventé la SAPette : prime exceptionnelle à la casse sociale, qui sème le trouble parmi les représentants du personnel », peut-on lire dans le document.

Le syndicat fait par ailleurs remarquer que les membres du CE de Business Objects, société rachetée en 2008, « bien qu’ayant travaillé tout autant et sur les mêmes sujets, n’ont pas eu droit à cette prime ». Selon la CGT cet oubli serait dû au fait que ces derniers avaient, contrairement à leurs collègues de SAP France, émis un avis négatif sur le transfert des 600 salariés de l’éditeur vers sa filiale. « Pour justifier la prime, la direction invoque la loi qui vise à empêcher toute discrimination de revenus entre les élus et le reste des salariés. Pourquoi dans ce cas, les élus de Business Objects ne sont pas pris en compte ? », s’interroge un élu du syndicat contacté par téléphone.

Le situation est donc plutôt tendue entre les élus contestataires et leurs collègues de la CFDT et de la CGC qui ont accepté le complément de rémunération. « Aujourd’hui les membres du CE « BO historique » et du CE « SAP historique » ne partagent plus leur déjeuner de prestige aux frais du CE », peut-on ainsi lire dans le communiqué. Ambiance.