La tête de réseau du groupement d’intégrateurs indépendants passe à la vitesse supérieure en devenant une Société par actions simplifiée. La porte ouverte à une plus grande intégration capitalistique.

Désormais on ne parle plus d’adhérents chez Résadia mais d’associés. Le groupement, qui rassemble 39 intégrateurs indépendants représentant près de 600 M€ de chiffre d’affaires cumulé et 5000 collaborateurs, s’apprête en effet à changer de statut juridique pour renforcer son pouvoir d’influence et sa capacité opérationnelle. « Beaucoup de fournisseurs nous considèrent encore comme une sorte de GIE et ne nous reconnaissent pas comme un groupe économique à part entière », constate son actuel co-gérant, Pascal Chavernac, par ailleurs président de Sigma Méditerranée. Le groupement va donc abandonner son statut de SARL à capital variable pour devenir une SAS au capital de 300.000 €.  Le principe de cette évolution a été entériné en assemblée générale au mois d’octobre et sera mis en actes dès le mois de janvier.

« La première conséquence de ce changement de statut, c’est que nous aurons désormais un président élu au lieu de deux co-gérants tournants, détaille Pascal Chavernac. Une nuance qui changera beaucoup de choses en termes de représentativité et d’image », estime-t-il. Autre évolution notable : la SAS aura plus de marges de manœuvres financières et un rôle opérationnel accru. C’est elle qui devrait financer, supporter et surtout recueillir les bénéfices des nombreux services transversaux que développe le groupe pour le compte de ses associés. Aux offres existantes de vidéo-protection, de communication évolutive ou d’infogérance, Résadia vient d’ajouter une offre de visio-conférence HT et surtout une solution de financement interne, RésaLease, produit d’une joint-venture avec le spécialiste du financement d’actifs technologiques AxiaLease. Une offre cloud-datacenter est également sur le point de voir le jour.

Autre rôle dévolu à la SAS : racheter à titre transitoire les affaires des associés souhaitant faire valoir leur droit à la retraite le temps de leur trouver des successeurs. Plusieurs associés sont dans ce cas. Ce faisant, Résadia pourrait devenir une véritable holding financière et favoriser  une intégration capitalistique entre ses membres.

Pour bien marquer les esprits en interne comme en externe, le groupement a décidé de réunir pour la première fois 160 de ses cadres pour un kick-off de deux jours. Un événement qui se tient actuellement à la manade de Jacques Bon près de Montpellier. « Il s’agit de faire prendre conscience en interne de la puissance du groupe et de mieux se connaître pour favoriser encore plus les échanges et la coopération inter-associés », indique Pascal Chavernac. L’occasion de présenter les nouveaux services transversaux et de renforcer la cohésion de groupe via l’intervention d’un général de l’armée de l’air ayant dirigé la Patrouille de France.

Le groupement devrat frôler les 600 M€ de chiffre d’affaires cumulé cette année (soit une croisance de l’orde de 5% par rapport à l’année dernière). Il a accueilli au cours des derniers mois trois nouvelles raisons sociales : Ted Commuphone, un intégrateur télécoms et réseaux d’une dizaine de personnes (1 M€ de CA) situé en région parisienne ; Avelis Télécom, un intégrateur toulousain d’une vingtaine de personnes ; et Consulcom un intégrateur-opérateur normand de 85 personnes réalisant près de 10 M€ de CA.

Toutefois, le groupement a également eu à déplorer la sortie de deux associés : l’intégrateur informatique Alizés Informatique, qui prépare son adossement à un groupe régional, et l’installateur télécoms lyonnais Multiphone Netcom, qui ne se reconnaît plus dans la stratégie du groupe. A noter par ailleurs que l’un des membres du groupement, Seb Bureautique, basé à Tarbes, en a racheté un autre, Bureau Moderne (Auch) en avril dernier.