Après plus de deux mois de sold-out, OVH a finalement repris la commercialisation de ses serveurs dédiés. Mais l’offre s’est renchéri, avec l’introduction de frais d’installation, et semble encore fluctuante.


OVH a repris la commercialisation de ses serveurs dédiés avec des gammes et une stratégie commerciale renouvelés. Une commercialisation interrompue il y a deux mois le temps de trouver un nouveau modèle écononomique susceptible de limiter l’inflation de son taux de renouvellement devenu périlleux pour sa rentabilité.

Première nouveauté, l’hébergeur a introduit une gamme intermédiaire, entre ses serveurs à bas prix Kimsufi et ses offres haut de gamme OVH. Baptisée So You Start (SyS), cette offre vise les professionnels pour leurs petits projets avec des serveurs relativement basiques et sans options de personnalisation (à l’exception de Windows et des IP failover).

SyS : une offre indépendante d’OVH


Elle démarre actuellement à 35 € HT (pour un serveur à base d’Intel Xeon E3 quatre cœurs, 32 Go de RAM, 2 To de stockage sur deux disques et 200 Mbps de bande passante). Particularité de l’offre SyS, elle restera indépendante d’OVH avec son propre manager, sa propre équipe de développement, ses propres administrateurs systèmes et son propre support.

Deuxième nouveauté, pour lutter contre le renouvellement excessif, OVH a introduit des frais de mise en service. Ceux-ci ont été fixés à un mois d’abonnement pour les offres Kimsufi, à 49 € HT pour les SyS et à partir de 99 € HT pour les serveurs OVH. Un système de lissage de ces frais d’installation sur plusieurs mois a toutefois été mis en place pour en atténuer l’impact.

La dégressivité jetée aux orties


La troisième nouveauté est restée morte-née. En effet, après avoir annoncé dans un premier temps des tarifs dégressifs dans la durée, Octave Klaba, le PDG d’OVH s’est ravisé estimant que l’intérêt suscité par cette dégressivité n’était pas à la hauteur de l’investissement. Néanmoins, il a réinstauré un système de remises pour les paiements d’avance : 10% pour douze mois et 15 à 30% pour le renouvellement d’un serveur de plus d’un an pour 6 à 12 mois.

À en croire les forums, ces changements ont été diversement appéciés par les clients, certains se montrant satisfaits (notamment de la nouvelle gamme OVH), d’autres beaucoup plus critiques. Quelques-uns se demandent notamment pourquoi OVH a attendu si longtemps pour relancer la commercialisation de ses serveurs dédiés, voyant finalement peu de changements avec les offres précédentes, l’instauration des frais d’installation et une remontée sensible des prix des Kimsufi mis à part.

Une offre encore très mouvante


Beaucoup regrettent également le « silotage » des gammes qui empêche notamment de migrer les failovers d’une offre à l’autre et oblige à posséder plusieurs comptes si l’on a besoin de serveurs issus de gammes différentes. Ainsi, il n’est pas possible d’utiliser des serveurs SyS comme machines de secours en cas de souci sur un serveur OVH.

Les reproches pleuvent également vis-à-vis des multiples revirements de l’hébergeur au cours des premiers jours (notamment sur le contenu des offres et sa politique commerciale), ses reports d’annonces, ses options annoncées mais pas disponibles sur le portail de commande (comme le backup FTP, les remises, le lissage, les SyS sous Windows, etc.), les bugs, ses changements de prix, l’absence de serveurs positionnés entre 20 et 30 € HT… De fait, malgré les deux mois de réflexion, le nouveau modèle ne semble pas encore tout à fait abouti.

Déjà des serveurs en rupture


Néanmoins, le succès semble au rendez-vous. Après seulement quelques jours de commercialisation, les SyS E32 1, 2 et 3 sont déjà en rupture, preuve de leur intérêt commercial (ou de leur faibles quantités disponibles). Et, comme lors de la période qui avait précédé le sold-out, les temps d’attente s’allongent sur plusieurs autres références. Pour autant, deux mois d’interruption laisseront forcément des traces, beaucoup de clients n’ayant pas attendu pour aller souscrire ailleurs.

Sollicité, OVH n’a pas souhaité s’exprimer sur ce sujet.