Nokia et Sony-Ericsson viennent chacun d’annoncer des résultats en baisse. Les deux fabricants souffrent de la rétraction du marché en général et de l’intérêt d’une partie du public pour le haut de gamme.
Rien ne va plus pour Nokia, le toujours numéro un mondial du téléphone mobile (38% de part de marché). Avec 9,913 milliards de dollars de chiffre d’affaires au dernier trimestre, il chute de 24,6% sur un an. Maigre consolation, il progresse de 6,9% par rapport au trimestre précédent. Le bénéfice opérationnel a quant à lui plongé de 62% à 775 millions d’euros (2,05 milliards d’euros il y a 12 mois). Il est vrai que les ventes de téléphones mobiles ont baissé de 12% au niveau mondial pendant la période considérée.
Il est vrai aussi que le construteur finlandais souffre de la concurrence sur le haut de gamme d’Apple et de RIM. Sur le segment inférieur il a fort à faire avec Samsung et LG. De plus, si l’on en croit un sondage récent du site communautaire Habbo, il aurait même perdu tout prestige auprès des jeunes. À Helsinki, on met désormais d’ailleurs beaucoup d’espoir dans le 5800 XpressMusic, le premier combiné à écran tactile du constructeur et dans le N97, l’arme anti-iPhone par excellence.
L’avenir ne semble pas plus radieux puisque le PDG de Nokia, Olli-Pekka Kallasvuo, a revu ses prévisions à la baisse. Le fabricant ne devrait ainsi pas augmenter ses parts de marché et, ce qui est plus grave, sa marge opérationnelle ne devrait pas dépasser les 11 à 12%. Olli-Pekka Kallasvuo ne voit à présent d’autre issue qu’une transformation profonde de son entreprise. « Les consommateurs souhaitent de plus en plus des solutions intégrées. Pour bénéficier de cette opportunité il nous faut accélérer notre transformation stratégique en une société de solutions. »
Le Finlandais n’est pas le seul à souffrir. Sony Ericsson vient lui-aussi de communiquer de mauvais résultats. Très mauvais même puisque la société perd sur tous les tableaux. Les ventes ont ainsi reculé de 5% au cours des trois derniers mois et de 40% sur un an. Avec 13,8 millions d’unités vendues, sa part de marché recule de 1 point pour s’établir à 5%. Il en résulte une perte de 213 millions d’euros au cours du dernier trimestre. Il y a un an le bilan était à l’équilibre. Le Nippo-Suédois – qui a supprimé récemment 2.350 emplois – compte désormais sur ses terminaux hybrides (téléphone-baladeurs et téléphones-appareils photos) pour se refaire une santé.