Il y a juste un an, VMware avait proposé une architecture d’hyperconvergence EVO:RAIL pour les serveurs. Objectif : simplifier leur mise en route. Mais depuis que HP a laissé tomber le projet (lire l’article du 8 août), l’on se posait des questions sur l’intérêt des fournisseurs qui ont du mal, avec ce package logiciel et un hardware quasi-identique à se différencier les uns des autres. Du coup, on attendait à VMworld  une relance, la semaine passée, du projet.

En attendant de découvrir l’évolution de la version 2.0 d’EVO:RAIL

Rappelons qu’en général, il s’agit un rack standard de 2 U avec deux ou quatre serveurs, livrés pré-chargés avec un package prêt à l’emploi contenant presque tous les  » grands » logiciels de VMware (le gestionnaire vSphere, Virtual SAN, VMware lui-même et la gestion de réseaux NSX). Plus besoin d’un autre OS pour fonctionner. Ce serveur hyper-convergé est livré préconfiguré, soit un vrai « prêt à brancher » pour utiliser les machines virtuelles. Mais en fait, la version 2.0 d’EVO:RAIL n’a pas été présentée à San Francisco et sera, du coup, à nouveau attendue pour la version européenne de VMworld, ce qui n’a pas manqué d’alimenter les spéculations sur ce qui pouvait lui manquer. Cette formule logicielle concurrence, entre autres, celles de Nutanix et de Simplivity, mais tout le monde n’a pas forcément envie d’être équipé par VMware du sol au plafond.

EVO:RAIL de VMware reste toujours proposée par EMC, Quanta, Netapp, Fujitsu et Dell. Mais ce dernier paraît jouer surtout la carte Nutanix tandis que le grand absent des serveurs de ce projet, Cisco, lui, fait la promotion de Simplivity.

VSAN en pointe.

Chez VMware, sa technique d’hyperconvergence a été éclipsée par son système de stockage, la version 6.1 de VSAN. Cette solution virtualisation du stockage qui concurrence des logiciels comme San Symphony de l’éditeur Datacore, s’améliore. Elle intégre de nouvelles fonctions de cluster étendues (Stretched Cluster) et celles de redondance proposées par Oracle (RAC) et Microsoft. Le nouveau VSAN 6.1 supporte aussi la tolérance de panne de vSphere et la réplication à distance. Bref, ce logiciel va résoudre bien des problèmes de stockage et l’on se demande un peu ce qu’il restera aux autres programmes de stockage pour se différencier.

HP n’avait pas besoin d’EVO:RAIL

HP, qui était en force à VMworld, a mis en en avant son offre d’hyperconvergence et si EVO:RAIL ne fait plus partie du catalogue HP, tous les autres logiciels de VMware se retrouvent en bonne place.

Pour les PME, la firme propose donc son nouveau serveur de stockage HP 250C dont nous avons déjà parlé et qui est capable de gérer jusqu’à 570 machines virtuelles en fonction du nombre de nœuds disponibles.

Pour se donner une idée des prix, le CS 250-HC à 4 nœuds est disponible depuis le 17 août pour un tarif de 82.000 euros. La version 3 nœuds sera disponible le 28 septembre pour 65.000 euros. Cette offre d’infrastructure virtuelle de serveur et de stockage qui est configurable en quelques minutes se situerait, à nombre égal de machines virtuelles gérées à la moitié du prix des systèmes de Nutanix et d’autres concurrents. Le système offre un bon choix de SSD et disques durs SAS, soit un mélange complexe qui permet de gérer jusqu’à 2 To de mémoire par appareil. Il offre un volume double de celui des générations précédentes à 4 nœuds et accueille dans la plus grande configuration jusqu’à 96 cœurs de traitement. Le CS 250 est livré préconfiguré pour vSphere 5.5 ou 6.0 avec les utilitaires HP OneView InstantOn.

On ne touche plus aux serveurs

Cette nouvelle solution qui a été conçue pour les bureaux virtuels à distance se présente également comme « un chemin facile à parcourir  » pour adopter le cloud hybride. Pour ceux qui se posent des questions sur l’intérêt du cloud, HP a souligné qu’il aurait une version sur mesure du Cloud System 9.0 pour créer des formules hybrides. La version prévue pour le CS 250 sera présentée à Bruxelles le 30 septembre.

Entre les produits 250 et les modèles beaucoup plus lourds et puissants, ceux de 3Par, on trouve aussi des solutions intermédiaires de stockage virtuels pour gérer des réseaux San, la gamme store virtual 4xxx basée sur les serveurs HP ProLiant gen 8 qui exploitent le logiciel Lefthand dans sa nouvelle version V12.

On comprend mieux qu’avec 3 gammes d’offres de tarifs complémentaires sans compter la formule Cloud System 9.0, HP n’ait pas insisté vis à vis d’Evorail ou de Nutanix.

Pour continuer sur le stockage convergent

Sur son site HP résume assez succinctement le positionnement des 5 modèles 4000. : le 4130 se veut abordable, l’1U 4330 s’annonce comme très dense, le 4530 offre une grande capacité, le 4730 se distingue pour les performances et le 4630 convient pour le HP BladeSystem.

Là aussi, HP a revu les tarifs à la baisse avec sa formule de logiciel VSA. L’ensemble est conçu pour optimiser la hiérarchisation automatique des sous-volumes (Adaptive Optimization). HP a présenté ses solutions pour banaliser n’importe quel serveur de stockage aux yeux d’un système comme Windows server 2012. Il propose le  support paravirtualisé du SCSI, la prise en charge de l’interface SMI-S pour la virtualisation Microsoft SCVMM, un gestionnaire d’instantané optimisé, et surtout des améliorations et des mises à niveau en ligne.

Toujours dans la virtualisation du stockage, HP, dans le haut de gamme, à étendu son programme partenaire Converged Architecture avec la nouvelle offre Converged Architecture 700 (CA700). Construite à partir de serveur HP BladeSystem, desormais appellé stockage HP 3PAR, l’offre CA700 intègre HP OneView avec VSphere et vRealize Opération. Cette solution « intégrée » CA700 permet aux administrateurs VMware de déployer et étendre les clusters, et d’effectuer les opérations quotidiennes de gestion sur la totalité des composants. Bref, avec cette offre originale de systèmes prêts à l’emploi, on finit par penser qu’une trop grande normalisation dans le matériel et le logiciel, chez les concurrents de HP, mène automatiquement à une course aux tarifs les plus bas. Un jeu que HP, Fujitsu ou Dell ne peuvent se permettre face à leurs concurrents et partenaires OEM chinois.

 

 

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