Le big data appliqué à l’activité des entreprises sur les réseaux sociaux le démontre : les ESN (anciennement SSII) restent en la matière des cordonniers assez mal chaussés.


Selon l’activité des entreprises sur les medias sociaux analysée par l’agence Be Angels, via sa plateforme Social Ranker, même si la plupart des ESN de l’échantillon observé sont représentées sur Twitter, Facebook, Viadeo, Linkedin, l’impact de cet effort de communication est encore insignifiant. Seule une poignée de grandes structures se distingue « par une présence sociale forte dans un environnement atone », résume l’analyse.

La disparité est flagrante entre le top 5 de ce classement (social ranking) affichant plus de 2000 abonnés à des comptes twitter (principal canal de diffusion) et les autres. Et encore : Econocom, Accenture, Capgemini, Altran ou Pentalog, largement en tête pour le nombre d’abonnés, présentent un taux d’interactions très bas. Ce qui marque, selon Be Angels, la timidité des ESN dans leur stratégie sur les médias sociaux, qui se contentent d’y diffuser de l’information. « D’où un nombre d’abonnés globalement faible même pour les plus performants ». Avec 3784 abonnés Econocom est loin derrière d’autres entreprises B2B telles que Dassault Systèmes qui a 4445 followers sur @3DSCatia ou Saint-Gobain (@SaintGobainNews) ou Intelcia, opérateur de centre d’appels (relation clients), qui a 4178 followers sur son compte Twitter

.La disparité est aussi forte en matière de ligne éditoriale. Certains acteurs se contentent de parler d’eux-mêmes, de leurs offres et de leurs recrutements; d’autres ont pris un virage « scientifique ». Le rythme de publication varie. Certaines n’hésitent pas à prendre la parole quotidiennement. D’autres ont une approche plus mesurée, et le plus souvent insuffisante. L’accès à la popularité sur Facebook est tout aussi balbutiant. Seule la page Carrières d’Accenture France dépasse les 10 000 fans (un score relativement faible pour des pages d’entreprises selon Be Angels. « Soit Facebook n’est pas un canal adapté à l’audience des ESN, soit elles ne savent pas comment l’exploiter pleinement. Le fait qu’Accenture se concentre sur les RH sur sa page Facebook est sans aucun doute une bonne pratique à retenir ». Quant à Google+ et YouTube, c’est encore quasi Terra Incognita pour les SSII grandes ou petites.

Conclusion du rapport de Be Angels : même si les ESN sont bel et bien représentées sur les réseaux sociaux et multiplient ainsi les points de contact digitaux avec leurs publics, l’impression générale est qu’elles l’ont fait sans motivation ni stratégie, « parce qu’il faut y être mais sans savoir ce qu’elles vont y construire ». Et ce faisant, « elles risquent vite de donner une image qui va à l’encontre de l’image de dynamisme et de technicité dont elles se parent ».