Après l’acquisition d’Osiatis, Econocom est un Entreprise de services numériques qui allie deux compétences : une expertise services d’infrastructure technique et des compétences en ingénierie financière. Entretien avec Véronique di Benedetto, DG France.
Avec l’acquisition d’Osiatis, Econocom emploie environ 8000 salariés et est implantée dans une quarantaine de pays tout en restant fortement ancré sur la France et la Belgique. La société fait état de 1,5 million de postes de travail et 15 000 serveurs infogérés et 235 000 serveurs maintenus. Véronique di Benedetto, Directeur Général Adjoint présente les grands enjeux auxquels sont confrontés ses clients.
InformatiqueNews : Quels sont les défis actuels pour les DSI ?
Véronique di Benedetto : La trame de fond de tous les défis actuels pour les DSI est évidemment la transformation numérique des entreprises qui oblige l’IT à s’aligner sur la stratégie de l’entreprise et à la servir. Pour cela, il leur faut donc bien comprendre les besoins des métiers et ceux des clients de l’entreprise. D’où l’importance d’avoir un SI flexible qui sache s’adapter aux évolutions de l’activité de l’entreprise. Les technologies sous-jacentes à cette transformation numérique sont réunies sous le fameux acronyme SMAC : Social, Mobile, Analytics et Cloud.
InformatiqueNews : Dans ce cadre général, comment le DSI doit-il évoluer ?
VdB : Pour mener à bien ces initiatives, le DSI doit se transformer en entrepreneur interne, en « intrapreneur ». Il doit devenir un communicant, travailler étroitement avec les métiers tout en créant un lien privilégié avec la direction générale, il doit mettre en œuvre de nouvelles méthodes plus agiles. Il doit également bien gérer les RH pour palier à une certaine dévalorisation des fonctions IT auprès de la DG. Après être un réducteur de coût, puis un fournisseur des services, il doit devenir un véritable contributeur à la croissance de l’entreprise.
InformatiqueNews : Face à ces enjeux, comment réagissent les DSI ?
VdB : Comme toujours, il y a plusieurs catégories. Il y a ceux que l’on pourrait qualifier de « has been » qui freinent ces transformations en continuant à travailler en silo. Il y a ceux, plus attentistes, qui sont assez ouverts au changement et ont envie de progresser mais ne poussent pas trop le destin. Et puis, les DSI acquis à ces enjeux et qui, par exemple, développe une stratégie numérique dans leur entreprise en embauchant un CDO (Chief Digital Officer). Ce dernier pourra lui être rattaché ou dépendre de la DG. Mais, quels que soient leur profil, les DSI évoluent globalement de manière positive. Et puis, il y a les Digital Natives qui arrivent aux responsabilités.
InformatiqueNews : Comment vous adaptez-vous face à des interlocuteurs si différents ?
VdB : D’abord, on est conscient de notre rôle d’évangélisateur de cette transformation numérique en proposant de commencer sur des « petits » projets. Ensuite, on essaye de développer une relation qui valorise la DSI et les utilisateurs. Au cœur de cette numérisation, on trouve la donnée que l’on peut considérer comme le nouvel or noir de l’entreprise.
Nous avons mis en place notre Digital Center qui est une sorte de « show room » d’innovations dans les domaines du multimédia, de la mobilité, du digital et du médical. Ce centre a été source d’inspiration par simple association d’idées. Par exemple, l’hologramme d’une bouteille de vodka a fait penser Sephora à agencer ses vitrines à partir de cette technologie. On conçoit aisément les avantages de ce que l’on peut considérer comme une sorte de virtualisation.
Le design des objets qui incorpore les technologies numériques est de plus en plus important. Par exemple, le PMU pour qui Econocom avait conçu de nouvelles bornes nous a aussi demandé de travailler à sa présentation physique. Ce type d’initiatives nous a poussés à tisser un réseau de partenaires dans des domaines divers : agences digitales, conseils stratégiques ou marketing, designer…
InformatiqueNews : Pouvez-vous présenter quelques projets significatifs de ces évolutions sur lesquels vous avez travaillé ?
Vdb : Pour les pharmacies, nous avons développé un kit complet de mobilité pour commerciaux incluant ordinateur portable, tablette, imprimante, système GPS qui permet de transporter le SI de l’entreprise chez le client et ainsi de pouvoir tout faire en local et en temps réel : consultation, simulation, prise de commande, facturation…
Dans le domaine de l’éducation, nous avons travaillé au développement d’un cartable numérique, une initiative qui parait assez simple mais en fait assez complexe et implique plusieurs intervenants : collectivités territoriales, enseignants, éditeurs, directeurs d’établissement et bien sûr élèves.
Pour la distribution, nous avons mis en place des solutions d’optimisation de la préparation des commandes dans les Auchan Drive. Solution basée sur des technologies assez avancées et qui a fait intervenir différentes compétences.
Dans la santé, Econocom a développé un terminal patient intelligent qui est principalement destiné au malade et lui permet d’accéder à de nombreux nouveaux services mais peut aussi être utilisé par le personnel soignant. L’avantage de ce système par rapport à la télévision est qu’il permet notamment de contribuer au financement de l’infrastructure IT de l’hôpital.
InformatiqueNews : Où en êtes-vous dans la fusion entre Econocom et Osiatis ?
VdB : Les rôles de chacune des deux entités sont bien définis et nous sommes en cours de finalisation de la fusion de nos deux systèmes d’information. Il reste encore du travail mais l’important est que l’entreprise soit unifiée face aux clients, ce qui est le cas.
Le groupe qui représente environ 8000 salariés est organisé en trois métiers : services IT, distribution de matériel qui embarque de plus en plus de logiciels et location. Il nous reste à nous développer hors de l’Hexagone et du Benelux. Nous avons déjà une présence importante en Espagne avec 500 collaborateurs et visons le Royaume-Uni et l’Allemagne.
InformatiqueNews : Quoi de nouveau côté offre ?
VdB : Nous avons annoncé récemment la solution vicube Private Cloud qui permet de concevoir, déployer, opérer et financer l’ensemble de la mise en œuvre d’un Cloud privé. vicube Private Cloud s’appuie sur Windows Azure Pack de Microsoft. Comme nous souhaitons rester indépendant des fournisseurs, nous devrions annoncer une solution équivalente sous OpenStack.
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