L’iPhone 5 ne permettra probablement pas à Apple de distancer sérieusement ses concurrents. On découvre un lot d’améliorations, cependant l’esprit n’est plus là. Plus d’appareil révolutionnaire, mais un « bijou ».

 

Et si la véritable révolution de l’iPhone 5 c’était son lancement ou plutôt le buzz qui l’a précédé, alimenté par des fuites apparemment bien organisées ? Car finalement, il y avait très peu de surprises lors de la présentation de Phil Schiller, le vice-président chargé du marketing chez Apple. Ce dernier a présenté le nouvel iPhone comme un « vrai bijou », ce qu’il est assurément. Mais est-il indispensable d’avoir un bijou aussi tentant en poche ?

Cela dit, le nouvel iPhone apporte son lot d’améliorations par rapport à son prédécesseur. Plus léger (112 g, soit 20% de moins que l’iPhone 4S), plus fin (7.6mm), plus long (123.8mm) et plus puissant grâce à son nouveau processeur double cœur A6 il est par ailleurs doté d’un écran Rétina 4 pouces panoramique (une nouveauté) avec une résolution de 1136×640 pixels, d’une caméra HD 720p et d’un appareil photo iSight de 8mp, ce qui en fait un redoutable terminal multimédia. D’autant que l’appareil détecte automatiquement les visages et permet la prise de photo et de vidéo simultanée.

Côté téléphonie, il est désormais compatible à la norme 4G/LTE mais n’intègre malheureusement pas les fréquences 800 MHz et 2600 MHz, seules bandes admises dans l’Hexagone.

Autre grande évolution, l’utilisation d’une nouvelle connectique à 8 broches, plus rapide, que l’on peut brancher indifféremment dans un sens ou dans l’autre. Certes, c’est très pratique, toutefois cela oblige les clients à acquérir un adaptateur (vendu 29 euros) pour brancher le nouveau smartphone sur les anciens accessoires.

En revanche, le NFC – déjà présent chez la plupart des concurrents – est parfaitement ignoré. Bien sûr, on ne croule pas encore sous les applications sans contact, notamment en France. Fallait-il pour autant ignorer une technologie qui se développe lentement mais sûrement ?

Autre absent : le système de recharge sans fil que l’on retrouve sur le Lumia 920 de Nokia.

Côté logiciel, le nouveau système d’exploitation iOS 6 propose Plan, une nouvelle cartographie qui remplace Google Map et, en ce qui concerne la 3D, Street View. L’état de l’art, mais rien de plus donc.

Obsolescence programmée ? 

Pas de révolution dans les prix non plus. Ceux-ci s’échelonnent de 679 euros pour la version 16 Go à 899 euros pour la version 64 Go, sans abonnement opérateur.

Pour marquer la différence avec l’iPhone 4S ce dernier voit son prix réduit à 579 euros mais n’est plus vendu qu’en version 16 Go, tandis que l’iPhone 4, proposé uniquement en version 8 Go, passe à 399 euros. Quant à l’iPhone 3GS, il disparait du catalogue.

Ce renouvellement accéléré fait réagir les Amis de la terre. Selon l’ONG écologiste, l’iPhone 5, ne serait «  pour Apple qu’un nouveau chapitre de sa longue saga sur le thème de l’obsolescence programmée ». « Avec trois générations d’iPad en deux ans et six d’iPhone en cinq ans, les produits Apple sont très rapidement obsolètes », peut-on lire dans un communiqué. « Les ressources naturelles s’épuisent et Apple, la plus grande capitalisation boursière de l’histoire des Etats-Unis, se permet une nouvelle fois de les gaspiller pour vendre plus et rendre le consommateur toujours plus dépendant », accuse encore le document.

 

Si les écologistes sont mécontents, la bourse quant à elle a réagi favorablement. Le cours de la firme à la pomme a grimpé de 1,38% en clôture mercredi.

Reste à savoir si comme le pense JP Morgan, le nouvel iPhone va entraîner la hausse du PIB américain. « Nous croyons que la sortie de l’iPhone 5 pourrait ajouter entre 0,25 et 0,50 point de croissance du PIB au quatrième trimestre », estime la banque.

Le dernier mot reste au consommateur.