En disparaissant subitement en octobre dernier après cinq années d’activité, la société parisienne Génie Télécom a laissé une très mauvaise surprise à ses clients : les contrats de téléphonie qu’ils croyaient avoir souscrits auprès de cet installateur privé se sont révélés en fait être des contrats de leasing impossibles à résillier malgré l’interruption du service.

Selon, les témoignages postés sur le forum de Quechoisir, à partir de fin novembre, des dizaines (probablement des centaines) de sociétés se sont retrouvées du jour au lendemain sans possibilité de passer d’appels sortants mais avec des échéances mensuelles continuant de courir pendant parfois des années.

Nous avons contacté l’une d’entre elles. Son patron explique qu’il a été démarché par Génie Télécom alors qu’il cherchait à quitter son précédent opérateur. Sur la base d’une proposition 20% plus économique et moyennant la gratuité des frais de résiliation, il souscrit un abonnement pour quatre lignes en illimité sur cinq ans au tarif de 300 € par mois. Mais contrairement à ce qui avait été présenté initialement, il reçoit (et signe) un contrat de location des terminaux téléphoniques (d’une valeur de 130 € pièce) qui précise que les communications sont offertes. Le voilà lié avec GE Capital Equipement Finance avec une somme de 18.000 € à rembourser sur cinq ans.

Après la coupure de ses appels sortants, il est resté un mois sans ligne le temps de démêler l’écheveau des responsabilités et de souscrire un nouvel abonnement auprès du même opérateur qui sous-traitait les communications à Génie Télécom. Un opérateur à qui il reproche de n’avoir rien fait pour prévenir les clients – victimes – de Génie Télécom de la coupure imminente. Le comble dans l’histoire, c’est ce sont apparemment d’anciens salariés de la société qui se sont chargés d’appeler les clients en tentant de leur vendre de nouveaux abonnements.

Quant à GE Capital, il ne veut rien entendre : le contrat qui le lie à ce client est un contrat de location de terminaux téléphoniques. Pas un contrat d’abonnement téléphonique. Impossible de le résillier sans payer les pénalités de sortie. À 18.000 € les quatre terminaux, le client trouve que c’est cher payé et s’interroge : le loueur pouvait ignorer qu’il finançait en réalité un service de communication ?

Pour un installateur privé concurrent, la débâcle Génie Télécom est bien sûr une calamité car elle nuit à l’image de la profession. Une image sigulièrement écornée par la multiplication de ce genre d’affaires. Il en profite pour conseiller aux clients de bien veiller à ce que leurs contrats distinguent clairement la location de matériels, de la maintenance et des communications téléphoniques. En procédant ainsi, en cas de défaillance de l’installateur privé, il est plus aisé pour le bailleur de lui substituer un autre prestataire pour la maintenance et pour le client de s’entendre directement avec l’opérateur pour assurer la continuité du service.