Les ruptures d’appro-visionnement des stations services n’ont eu qu’un impact très limité sur l’activité de l’écosystème informatique. Mais la paralysie guette si le mouvement devait durer au-delà d’une semaine.

 

Est-ce que les grèves et blocages divers ont eu un impact sur l’activité économique, comme le clament certaines voix ? Pour le savoir nous avons posé la question à quelques acteurs du marché des technologies de l’information. En première ligne figurent les grossistes et les sites marchands, dont l’activité repose entièrement sur le transport routier.

Christian Bittebierre, vice président Europe du grossiste d’Ingram Micro Europe déplore ainsi quelques retards et difficultés au cours de la semaine à cause des pénuries d’essence et des blocages routiers. Mais selon lui, les perturbations de ces derniers jours ont une comme principale conséquence de générer un attentisme préjudiciable à la rotation des stocks.

En revanche, Laurent de la Clergerie, patron du site marchand ldlc.fr, n’a pour l’instant pas ressenti d’impact. Certes, les transporteurs de la société ont eu leur lot de soucis mais cela n’aurait concerné que moins de 1% des livraisons. Des soucis du reste « corrigés souvent dès le lendemain ».

Même constat pour Dominique Plottier, président de l’intégrateur réseaux savoyard Access Diffusion, qui indique n’avoir pas été contraint dans ses activités de terrain (interventions techniques), être peu concerné par des décalages de projet ou de commande. Mais il a tout de même noté que ses délais de livraison en direct shipment avaient en moyenne doublés (quatre jours au lieu de deux) et précise avoir fait en sorte de limiter ou optimiser les déplacements de ses chargés d’affaires en clientèle du fait de la réelle difficulté à trouver de l’essence.

Le plus affecté aura été Bertrand Bombes de Villiers, directeur commercial et marketing de l’intégrateur systèmes et stockage AntemetA, qui organisait mercredi dernier un événement clients finaux sur le circuit automobile de Marcoussis. Non que l’essence ait manqué pour les bolides mais l’intégrateur a eu à subir un tiers de désistements de dernière minute, notamment de la part des clients venant de province.

Reste qu’avec une centaine de personnes présentes, l’événement a tout de même été une réussite. Le fait qu’il était consacré à 3Par, la société que vient de racheter HP, et que le président de 3Par en personne ait été de la partie, explique probablement cela.

Pour l’instant les conséquences des grèves ont été infimes, voire inexistantes pour l’écosystème IT. Mais une poursuite du mouvement pourrait avoir des répercussions. « Si le mouvement s’arrête durant les vacances, il n’aura eu qu’un impact très minime sur notre activité, estime Dominique Plottier. A contrario, sous une semaine, l’ensemble de l’activité sera paralysée », prévient-il.