En février dernier l’intégrateur, entré dans le giron de NTT en 2010, a lancé à son tour une offre de cloud computing. L’occasion de faire le point avec le CEO de sa filiale française, Pierre Michel.

 

Channelnews : Vous avez été racheté par NTT 2010. Comment se passe l’intégration au sein de l’opérateur japonais ?

 

Pierre Michel : Depuis le 15 octobre 2010 nous sommes en effet entré dans le giron de NTT. Ce rapprochement était voulu des deux côtés. Il nous semblait indispensable de nous adosser à un grand groupe. La rapprochement avec un opérateur nous permet d’étoffer nos activités. De son côté, NTT, qui est très présent dans toute l’Asie et pas seulement au Japon, multiplie les acquisitions internationales depuis 10 ans. Il a notamment racheté plusieurs spécialistes des logiciels SAP. Sa plus grosse acquisition c’est cependant Dimension Data. Il lui fallait encore aller dans le LAN afin d’avoir une offre de bout en bout pour ses grands clients internationaux.

Cela dit, NTT nous laisse vivre notre projet. Nous opérons toujours sous le label Dimension Data et le management est resté en place. La grande différence aujourd’hui est que nous pouvons avoir des ambitions plus importantes, que nous pouvons chercher des synergies avec les autres entreprises appartenant à NTT.

Nous avons aussi une forte capacité à nous coordonner d’un pays à l’autre. Il est très important de pouvoir lancer des projets transversaux avec une qualité de bout en bout.

 

Quels sont aujourd’hui vos secteurs d’activités ?

 

Pierre Michel : Nous avons un parc installé de grands comptes nationaux et internationaux. Nous les accompagnons dans tout ce qui relève des réseaux, de la convergence, de la sécurité, de la mise en oeuvre des centres d’appels, du stockage, de la virtualisation. Aujourd’hui, Dimension Data c’est 60% de vente de technologie et 40% de services, ces derniers prenant de plus en plus d’importance.

Nous proposons à nos clients des services de mise en oeuvre et de gestion. Nous offrons aussi bien des services managés à distance – de l’iPT, de la sécurité, de la visioconférence – que des services managés sur site avec des notions de TMA, de SLA, d’engagement de résultats. Cela nous permet d’être différents. Nous gérons aussi l’évolution de nos clients, nous leur proposons l’état de l’art.

 

Notamment le cloud computing ?

 

Pierre Michel : Nous sommes arrivés naturellement dans le monde du cloud, nos clients voulant s’affranchir de la technologie et étant sensibles aux notions de coûts. Nous pouvons les accompagner très en amont vers une migration.

Depuis neuf mois nous avons créé une business unit cloud dans l’entreprise en nous appuyant sur nos points de connaissance forts en matière d’infrastructures, de stockage, de virtualisation, de datacenters, de réseau, de loadbalancing. Nous avons décidé de bundler tout cela en ajoutant une brique d’orchestration.

Beaucoup d’acteurs bundlent des offres technologiques mais oublient le reste.

Cette brique provient d’OPSource, une société que Dimension Data a rachetée en juillet dernier. Il s’agit d’une brique technologique avec du billing, et un portail unique. Cela, nous différencie des autres acteurs.

La Managed Cloud Platform d’OPSource gère normalement le cloud public. Nous les laissons faire. Nous nous sommes quant à nous tournés vers le cloud privé, soit hébergé dans nos datacenter, soit en « full private » chez nos clients, ainsi que vers le cloud hybride. Nous proposons également la Managed Cloud Platform en marque blanche aux opérateurs, ce qui nous amène à l’IaaS.

Nous enrichirons plus tard notre offre avec du PaaS, du SaaS et, ensuite, de l’unified communication as a service.

L’offre a été totalement pensée pour l’entreprise. La Managed Cloud Platform se décline de différentes manières en fonction des besoins de cette dernière. Elle peut être installée ou non sur son site. Un seul et même portail permet au client d’administrer les ressources qui se trouvent chez lui, chez nous ou chez d’autres fournisseurs de cloud.

Nous allons à présent étayer la Managed Cloud Platform avec des couches applicatives, du support en environnement Microsoft, du filtrage mail et Web, une interconnexion avec les plateformes de développement; tous des services qui ont de la valeur pour nos clients.

Nous pouvons déjà délivrer ces services au cas par cas.

 

Pas encore de clients en France ?

 

Pierre Michel : L’offre est trop récente. Nous avons cependant signé 5 projets dans le monde. En France nous ciblons notre base installée de clients dans le monde du manufacturing, de la banque, de l’automobile, de l’assurance, à l’exception du secteur public.

 

Lequel privilégie une solution française. A ce propos, où sont vos datacenters ?

 

Pierre Michel : Aujourd’hui NTT a des datacenters en France. Cependant notre plateforme de cloud mutualisé est à Amsterdam.

 

C’est donc plein cap sur le cloud ?

 

Pierre Michel : Le cloud est important mais nous n’abandonnons pas pour autant notre offre d’origine. Le ToiP, les communications unifiées sont aussi des grands projets pour les entreprises.

 

A propos de projets, quels sont les vôtres pour 2012.

 

Pierre Michel : Nous avons un plan de recrutement d’une cinquantaine de personnes cette année, qui viendront rejoindre les 250 salariés que nous comptons en France.