L’ancien PDG cède toutes ses fonctions à Stéphane Richard mais devient le conseiller de ce dernier pour les orientations stratégiques et technologiques. Les syndicats crient à la pantalonnade.
France Telecom a publié un communiqué annonçant la démission de Didier Lombard de la présidence de l’opérateur historique et son remplacement par Stéphane Richard, qui cumule ainsi les fonctions de président et de directeur général.
Ce changement à la tête de France Telecom était prévu depuis longtemps. L’ancien PDG hérite dans la foulée d’un titre de conseiller spécial de Stéphane Richard sur les orientations stratégiques et la vision technologique du groupe. Une nomination probablement plus honorifique qu’opérationnelle mais qui hérisse une partie des salariés.
Dès la nouvelle connue, la CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS (Association pour la Défense de l’Épargne et de l’Actionnariat des Salariés de France Télécom-Orange) ont fait savoir qu’elles étaient choquées. Elles voient dans cette nomination un cadeau d’anniversaire permettant à Didier Lombard d’ entrer plus gaiement dans sa 70e année et d’exercer les 700.000 stocks options que le conseil d’administration a accordé à plusieurs reprises au dirigeant. « En effet si celui-ci quittait le groupe, il perdait la possibilité de les faire valoir. Or le cours est actuellement trop faible pour les exercer », expliquent les syndicalistes dans leur communiqué. Et ceux-ci de poursuivre, « On comprend aussi mieux l’acte soit disant « désintéressé » de Didier Lombard de renoncer aux 21 mois d’indemnités en cas de départ anticipé que le conseil d’administration lui avait aussi accordé ».
Et pour ne rien arranger, Didier Lombard a fait parvenir aux salariés du groupe un message dans lequel ceux-ci ont pu lire « J’espère que nous avons définitivement surmonté la crise de la fin 2009 ». Une phrase dans laquelle les syndicalistes ont vu un véritable camouflet, faisant l’impasse sur « un personnel traumatisé par cinq ans de violences sociales »..
Ceux-ci reprochent pêle-mêle à leur ancien PDG, 30.000 suppressions d’emploi en 5 ans, une entreprise traumatisée par une crise sociale sans précédent dans l’histoire de France, un chiffre d’affaires qui a stagné à 49 milliards d’euros entre 2005 et 2010, un recul de la 3e place à la 8 ou 9e place des opérateurs mondiaux, des pertes dans les activités contenus, une baisse du cours de l’action ou encore un choix trop fréquent de constructeurs chinois au détriment d’Alcatel, Sagem ou Thomson.
Dans leur communiqué, la CFE-CGC/UNSA et l’ADEAS demandent à l’État d’intervenir pour que soit mis fin à ce qu’ils appellent une pantalonnade.