Alcatel-Lucent a accusé une perte de près de 1,4 milliard d’euros en 2012, un chiffre trois fois supérieur aux prévisions des analystes. Le directeur général, Ben Verwaayen a présenté sa démission.

Alors que les analystes s’attendaient à une perte d’environ 475 millions d’euros pour l’année 2012, Alcatel-Lucent affiche un chiffre quasiment trois fois supérieur à 1,374 milliard d’euros, soit -0,61 euro par action. Des frais de restructuration de 247 millions d’euros, une charge de 514 millions d’euros d’impôts différés ainsi qu’une perte de valeur sur actifs de 894 millions d’euros ont alourdi la barque. La perte d’exploitation ajustée est de 260 millions d’euros soit -1,8% des revenus

Quant au chiffre d’affaires, il baisse de 5,7% par rapport à 2011 à 14,446 milliards d’euros.

La trésorerie opérationnelle est de 693 millions d’euros pour une dette nette de 126 millions d’euros au 31 décembre 2012.

Malgré une économie sur les coûts de presque 650 millions d’euros, en avance sur le plan, un chiffre d’affaires en progression séquentielle de 13,8% au 4ème trimestre (mais en baisse de 1,3% par rapport au 4ème trimestre 2011) à 4,096 milliards d’euros, et un financement de 2 milliards d’euros accordé par Goldman Sachs et Crédit Suisse, la situation est préoccupante.

Le directeur général, Ben Verwaayen, arrivé à la tête de l’entreprise en 2008 pour redresser la barre, en a d’ailleurs tiré les conclusions : il ne demandera pas le renouvellement de son mandat qui arrive à échéance le 7 mai prochain, à l’occasion de l’assemblée générale des actionnaires. «  Alcatel-Lucent est une énorme partie de ma vie. Cela a donc été une décision difficile pour moi de ne pas briguer un nouveau mandat. Mais il est clair que le temps est venu pour le conseil de chercher un nouveau leader pour mener l’entreprise vers le succès. J’ai donc informé le conseil que je ne souhaitais pas être réélu et que je travaillerai avec lui de manière transparente et totale jusqu’à la nomination de mon successeur », a-t-il fait savoir dans un communiqué.

Un comité d’administrateurs présidé par le président de Kingfisher, Daniel Bernard, et composé de Philippe Camus (DG de Lagardère), de l’Américain Louis R. Hughes (InZero Systems), de l’homme d’affaires canadien Jean C. Monty et de Jean-Cyril Spinetta (Air France), se mettra en quête d’un nouveau directeur général.

Il a fait savoir dans un communiqué qu’il étudiera « en toute indépendance les candidatures internes et externes ».