A deux semaines du lancement de Windows 8 et à quelques semaines du renouvellement  du conseil d’administration, Steve Ballmer a tenu à rassurer ses actionnaires et à définir les grandes lignes de sa 

stratégie en leur adressant une lettre en forme de satisfecit, rappelant que pour l’exercice 2012, le chiffre d’affaires avait grimpé  à 73,7 milliards d’euros, mais omettant de préciser que le quatrième trimestre de ce même exercice s’était soldé par la première perte du géant depuis 1987.

La stratégie développée ne constitue pas une surprise. Le CEO de Microsoft l’a déjà évoquée à plusieurs reprises. Il abandonne la vente pure et dure de logiciels pour se diriger vers la fourniture de produits et de services, « un saut important ». « Nous nous voyons en entreprise de terminaux et de services », précise-t-il. « Nous allons poursuivre la collaboration avec un vaste écosystème de partenaires afin de délivrer un large spectre de PC, tablettes et téléphone sous Windows », insiste-t-il avant d’ajouter aussitôt, « Il y aura des fois où nous créerons nous-mêmes des appareils spécifiques pour des objectifs spécifiques, comme nous avons choisi de le faire avec la XBox ou plus récemment avec la Microsoft Surface ».

L’éditeur de Redmond suit donc de plus en plus scrupuleusement les traces d’un certain Apple.

Reste à savoir si cette stratégie réussira. Windows, bien qu’il soit apprécié, ne fait pas rêver. Par ailleurs, outre la firme à la pomme, Microsoft a un autre rival de taille : Google qui domine le marché du mobile avevc Android.

Doit-on s’attendre à une course à trois ? Pour Eric Schmidt, les choses sont claires : il y a bel et bien une bataille décisive des plateformes mais elle oppose le géant de Cupertino et celui de Moutain View.  Point. « C’est une entreprise bien gérée, mais ils ne font pas de produits dernier cri », a déclaré tout récemment le patron de Google à propos de Microsoft au site All Things Digital.

A Redmond on ne l’entend bien entendu pas de cette oreille. Dans sa lettre, Steve Ballmer annonce de grands chantiers d’innovations pour la prochaine décennie : définir de nouveaux form factors faisant appel aux interfaces naturelles (geste, voix, toucher), développer une technologie intuitive s’adaptant aux individus et non l’inverse, concevoir de nouveaux services cloud offrant de nouvelles opportunités au monde économique et au particulier ou encore utiliser une seule plateforme, Windows, pour la placer au centre de l’écosystème de PC, de tablettes, de téléphones, de serveurs, de cloud afin de simplifier la tâche des développeurs et de faciliter la mise sur le marché.   

Bref, un beau programme sur le papier. Reste à savoir s’il débouchera sur un succès, comme c’est le cas avec la Xbox, ou sur un flop identique à celui du baladeur Zune ou du smartphone Kin.