La rentabilité avant la croissance. Sous la pression des investisseurs, Salesforce s’est plié à cette nouvelle règle qui l’a vu déjà supprimer 10% de ses effectifs en 2023 et alors que de nouvelles coupes sont évoquées. Ses effets se lisent dans les comptes du premier trimestre de l’exercice 2024 clos fin avril. Avec 8,25 Md$ de revenus, le géant californien du CRM voit sa croissance se tasser à 11%, sa plus faible progression depuis 2010.

Dans le détail des activités, les revenus d’abonnement et de support se sont élevés à 7,64 Md$, soit une augmentation de 11 % en glissement annuel. Les services professionnels et autres revenus se sont élevés à 0,61 Md$, soit une augmentation de 9 % en glissement annuel.

Conformément aux attentes de l’éditeur, sa marge opérationnelle (non gaap) a dépassé les 25% pour s’établir à 27,6%. Le bénéfice net est lui en nette progression à 199 M$ contre 28M$ sur la même période un an plus tôt. Le bénéfice trimestriel ajusté par action a été de 1,69$, dépassant de 8 cents le consensus.

« Le premier trimestre a représenté une autre étape importante alors que nous accélérons notre stratégie de transformation et de croissance rentable », a commenté dans un communiqué Amy Weaver, la présidente et directrice financière de l’entreprise.

Salesforce s’attend à un nouveau ralentissement de sa croissance, autour de 10%, à la fois au second trimestre et sur l’ensemble de l’exercice. Il vise des revenus autour de 8,5 Md$ pour le trimestre en cours et réitère ses prévisions de revenus entre 34,5 et 34,7 Md$ pour l’exercice 2024. L’entreprise relève par ailleurs sa prévision de marge opérationnelle (non Gaap) autour de 28%.

Dans ce contexte de ralentissement de l’activité, le PDG Marc Benioff a mis l’accent sur les opportunités ouvertes par l’intelligence artificielle. « Nous sommes à la tête de la prochaine révolution majeure du CRM : insuffler une IA générative fiable et sécurisée dans l’ensemble de notre portefeuille de produits. L’écosystème d’IA générative de Salesforce s’appuie sur Einstein GPT, Slack GPT et Tableau GPT, offrant une puissance fiable à l’ensemble de notre portefeuille de produits », a-t-il déclaré.

Avec ces perspectives prudentes, l’action s’affichait toutefois en net repli au lendemain de la publication, alors qu’elle avait progressé de plus de 60% depuis le début de l’année.