Un chiffre d’affaires en croissance de 25%, un nouveau siège qui accueillera de nouveaux collaborateurs : Terra Computer ne connaît pas la crise. Explications avec Ben Gayer, directeur de la filiale française.

 

Channelnews : Vous venez d’annoncer deux nouveaux produits dont une tablette professionnelle. Vous tenez absolument à être sur ce marché ?

 

Ben Gayer : L’évolution des produits chez Terra Computer suit celle de nos partenaires. Ce qui me paraît plus important c’est ce que nous avons mis en place pour nos revendeurs. A partir du mois de janvier nous leur proposons des formations gratuites Microsoft Windows Small Business Server dans le cadre d’un partenariat avec Microsoft et Intel. Ce sont des formations de près de 2.000 euros qui sont prises en charge. Les partenaires doivent uniquement supporter le coût du déplacement et du logement à Strasbourg.

Chaque participant repartira avec un justificatif de formation qu’il lui permettra de s’inscrire à un examen, cela dans le cadre de la formation professionnelle.

Nous avons prévu 3 sessions de 3 jours avec 15 participants. Elles ont rapidement été remplies. Nous envisageons donc d’organiser de nouvelles sessions en février.

D’autre part, nous sommes probablement les seuls à avoir traduit les supports en langue française.

 

Ressentez-vous les effets de la crise ?

 

Ben Gayer : La situation n’est pas la même en Allemagne qu’en France. En France, notre part de marché est tellement faible que nous ne sommes pas impactés par la crise. Nous terminerons l’année 2011 avec une croissance de 25% de notre chiffre d’affaires et une croissance plus grande encore en termes de volume. En Allemagne la croissance sera d’environ 15%.

Nous ne sentons donc pas la crise, sinon à travers nos partenaires privilégiés qui décrochent plus difficilement des affaires. On constate en ce moment que HP et Dell sont plus agressifs, voire quelquefois plus irréguliers, sur certaines affaires de 100, 200 ou 300 PC qui ne les intéressaient pas auparavant. Mais on ne se laisse pas faire.

L’année 2011 restera une bonne année. Nous avions un objectif de 20 millions d’euros et nous allons le dépasser. Nous serons plus proche des 21/22 millions d’euros tandis que l’Allemagne dépassera les 450 millions d’euros.

 

Qu’est ce qui explique une telle performance ?

 

Ben Gayer : Nous nous différencions de la concurrence par la qualité de nos produits. Toutes nos machines sont testées avant d’êtres livrées. Il y a donc peu de pannes.

La différence ne se fait pas au niveau du prix mais au niveau de la qualité et de l’environnement écologique que nous proposons à nos salariés. Nous militons en ce moment pour la création d’un label socio-éco-équitable.

Le groupe Wortmann n’a pas une approche strictement financière. La famille Wortmann est propriétaire de son outil et investit, permettant à la société d’évoluer et de préserver, voire de créer, des emplois. Nous essayons de faire du bon produit au meilleur prix et de maintenir une activité en Allemagne et en France.

Nous venons d’acheter à Strasbourg un bâtiment de 800 m2 répondant aux normes BBC. Il est aménagé en utilisant des matériaux recyclables. En Allemagne notre usine est équipé de panneaux solaires qui produisent entre 70% et 80% de l’électricité dont elle a besoin. C’est quelque chose que nous ne pouvons malheureusement pas mettre en place en France où il faut revendre l’électricité produite à EDF. La France a d’ailleurs tué le photovoltaïque.

 

Quels sont vos objectifs et vos projets pour 2012 ?

 

Ben Gayer : Nous avons pour objectif de poursuivre notre politique de bons produits en fonction de la roadmap de nos partenaires techniques. Nous essayons d’être en avance sur le plan technologique.

Nous avons aussi pour objectif d’augmenter notre chiffre d’affaires de 10 à 15% en France. Nous allons d’ailleurs renforcer notre équipe strasbourgeoise qui passera de 15 à 20 personnes.