Tout en permettant une meilleure valorisation des expertises et des compétences, les réseaux sociaux d’entreprise cimentent la culture d’entreprise nous explique ASI Informatique, acteur du Web 2.0.

 

SSII spécialisée dans les portails d’entreprise et les solutions collaboratives, ASI Informatique ne pouvait passer à côté de l’énorme opportunité de services que représentent les réseaux sociaux professionnels. Une étude commanditée l’automne dernier par l’intégrateur Avanade, révélait en effet que les deux tiers des responsables de sociétés dans le monde estimaient qu’ils voyaient en ces réseaux l’avenir de la collaboration alors qu’à peine 7% d’entre eux avaient franchi le pas.

 

Avant de partir évangéliser le monde de l’entreprise, la société de services a souhaité expérimenter les réseaux sociaux en son sein. « Chacun alimente son profil avec ses compétences, ses centres d’intérêt extra professionnels, crée des blogs de communauté sur notre portail Lotus afin de partager les tâches, de capitaliser sur la connaissance », explique Cédric Etienne, directeur d’ASI Interactive. Ce dernier estime en effet que « chaque salarié est en mesure de publier de l’information qui est aujourd’hui l’apanage de ceux qui sont estampillés « expert » alors que d’autres partagent également cette connaissance ».

 

Au groupe ensuite de réguler ce flot d’information de le mettre en forme. « Les données sont qualifiées au fil du temps et non plus par des clés de catégorisation définies par les experts. Quand quelqu’un consomme de l’information, il la qualifie. » D’autre part, la frontière entre savoir interne, très structuré, et information externe, liée à chaque individu, est brisée. « Les données provenant de sources extérieures enrichissent le cercle de la connaissance dans l’entreprise ».

 

Chez ASI, une centaine de personnes publient de l’information sur le portail. « Le reste de la communauté discute et valide le contenu. C’est ensuite aux experts du domaine de référencer l’information à exploiter. »


Les grands comptes ont une longueur d’avance

 

Ce mode de fonctionnement est particulièrement adapté aux sociétés multinationales ou possédant des équipes disséminées géographiquement. « Chez Géodis, une cinquantaine d’experts internationaux son sollicités sur les 5 continents à travers le réseau social de l’entreprise. Ils peuvent ainsi facilement capitaliser leur expérience. »

 

Aujourd’hui ce sont d’ailleurs les grands comptes qui, en lançant des opérations pilotes, participent activement à la propagation des réseaux sociaux professionnels. Avec quelquefois quelques réticences. « Cela peut poser certaines questions sur la culture de l’entreprise. Le management n’est pas toujours ouvert à ouvrir la diffusion de l’information sans son aval. Il faut donc accompagner dans le même temps les pratiques managériales. »

 


Pourtant, les réseaux constituent un formidable ciment pour la culture de l’entreprise, notamment dans les SSII « Celle-ci n’est pas facile à maintenir avec des collaborateurs éparpillés chez les clients », constate Jean-Paul Chapron, le président d’ASI. Ce dernier encourage d’ailleurs ses collaborateurs à publier de l’information non professionnelle sur le portail de la société. « Recenser un petit lieu sympa dans une ville ou interviennent nos consultants renforce le sentiment d’appartenance à l’entreprise. Cela donne à chacun la possibilité d’être acteur et non plus passif ».

 

D’après le dirigeant, le Web 2.0 va exploser dans le milieu professionnel. « Cela va bientôt redescendre dans les PME, surtout lorsque celles-ci sont moins hiérarchisées que les grands groupes ». C’est donc à une véritable révolution managériale qu’il faut s’attendre.