La poussée du cloud ne se dément pas. Côté demande, le marché français est évalué à 4 mds€ en 2014 par le cabinet Markess. Côté offre, la feuille de route du plan cloud vient d’être validée par Arnaud Montebourg.

La dernière livraison du baromètre des prestataires du cloud, qui vient d’être présenté aux Etats généraux du cloud, évalue le marché de solutions de cloud et de services associés à plus de 4 mds€ en 2014. Le cabinet Xerfi est un peu plus conservateur  en prédisant que le marché devrait atteindre 4,9 marché en 2015 (qui ne représenterait qu’une croissance de 20 % par rapport  au chiffre de Markess). Le cabinet Markess fait remarquer que certaines de ces prestations associées sont facturées hors du territoire national. Sur certaines segments, précise le cabinet, plus de 50 % des prestations de solutions sont d’origine étrangère, en majorité américaine, et parfois sans structure de représentation en France et en conséquence sans fiscalité.

Thierry Breton, Pdgd’Atos et Octave Klaba, fondateur et directeur général d’OVH, ont présenté hier leur plan cloud computing devant le comité de pilotage. Cette initiative s’inscrit dans dans le cadre des 34 Plans de la Nouvelle France Industrielle lancés en septembre dernier. La feuille de route a été validée et a retenu dix propositions d’actions (10 mesures pour le Plan Cloud) dont la majorité devraient être mises en œuvre en 2014.

Le plan cloud computing vise en premier lieu à accroître la confiance envers ses solutions, grâce notamment à la création d’un label « Secure cloud » et à la promotion d’une réglementation européenne plus protectrice. Il est proposé de mettre en place dans le courant 2015, en coordination avec la Commission Européenne, des règles harmoniées de qualité de service et de protection des données.

Les actions du plan représentent un potentiel de création ou de consolidation de plus de 100 000 emplois d’ici 2020. Elles invitent les acteurs de notre pays à s’organiser pour que la puissance publique comme les entreprises et les particuliers puissent pleinement tirer profit du cloud dans un contexte approprié de qualité, de protection des données et de sécurité.

Ce plan encourage le développement d’une filière du cloud français et européen pour renforcer notre souveraineté numérique sur les données personnelles, tout en dynamisant la compétitivité des entreprises françaises. Pour l’heure, les résultats des initiatives pour lancer deux clouds souverains – Numergy et Cloudwatt – sont extrêmement modestes. En 2013, Numergy, qui est le plus avancé des deux, a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, chiffre qu’elle espère tripler 2014. Comparé aux grands acteurs américains, c’est encore une goutte d’eau. L’opérateur de cloud vient d’inaugurer son SOC (Security Operation Center) de dernière génération mise en place en collaboration avec Bull. Ce SOC qui traite exclusivement les données du cloud Numergy peut analyser plus de 3,5 milliards d’évènements par jour. Il est  destiné à détecté quatre types de problèmes : Tentatives de compromissions, Attaques réussies non détectées par les systèmes de sécurité, Utilisation frauduleuse du Cloud, Attaques par rebonds.

Numergy vient également de signer un partenariat avec Openwave Messaging, un fournisseur de solutions de messagerie et de sécurité. Ce partenariat permet aux revendeurs et partenaires de Numergy de commercialiser une offre complète de messagerie hébergée par l’acteur du cloud souverain.

Numergy, et l’éditeur de logiciels ActiveEon ont dévoilé à l’occasion du salon Solution Linux la solution en mode SaaS « ProActive Cloud Automation » qui permet le déploiement automatique des applications complexes nécessitant plusieurs serveurs virtuels. En rachetant Bull, Atos met dans son escarcelle les 20 % que détenait le constructeur national dans Numergy.  Sachant qu’Atos a aussi ses propres ambitions dans le cloud. L’intérgrateur a créé Canopy, fournisseur de cloud privé, en collaboration avec EMC et VMWare.

Quant à Cloudwatt, les activités commerciales sont encore balbutiantes avec une offre encore limitée au  stockage en ligne.

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