L’information reste encore à mettre au conditionnel mais le grossiste toulousain Blue River System aurait demandé à faire l’objet d’une procédure de sauvegarde pour essayer de se relancer.

 

En difficultés depuis plusieurs mois, le grossiste toulousain serait, selon nos informations, en procédure de sauvegarde. Une procédure déclenchée suite à la demande déposée vendredi 5 juin par son dirigeant, Georges Boubay, auprès du greffe du tribunal de commerce de Toulouse. La procédure de sauvegarde est une procédure préventive permettant à une entreprise proche de la cessation de paiements d’élaborer en concertation avec ses créanciers un plan de réorganisation. La société bénéficierait donc d’un délai de trois mois pour négocier un étalement de sa dette.

 

Injoignable depuis plusieurs jours, Blue River System n’a pas confirmé l’information, pas plus que ses fournisseurs, qui admettent pourtant qu’ils s’attendaient à cette issue compte tenu des difficultés de paiement de la société. Frédéric Oster, pdg de MSI France, l’un des principaux fournisseurs de Blue River, assure toutefois que le grossiste reste l’un de ses partenaires clés et que le système de garantie qu’il a mis en place, lui permet de continuer de le livrer régulièrement.

 

Des propos rassurants que met en doute un revendeur qui les connaît bien : « depuis plusieurs jours, toutes les livraisons qui se présentent sont renvoyées. Si bien que quasiment plus aucun produit n’est disponible sur stock, mis à part des références à faible rotation ». Ce problème de disponibilité serait du reste récurrent et aurait contribué à l’éloignement d’une grande part de sa clientèle.

 

Deux événements ont contribué à précipiter la chute de la société. Le premier se situe en juin 2008 lorsqu’un orage de grêle a détruit le toit de son entrepôt de l’avenue de Lombez occasionnant pour plus d’un million d’euros de dégâts. Le second date de cet hiver : un incendie a détruit un stock de PC portables en transit sur son quai de réception marchandises.

 

La société, qui a compté jusqu’à une cinquantaine de salariés dans ses années fastes, n’emploie plus qu’une quinzaine de personnes. Selon nos informations, la société souhaiterait réduire encore sa masse salariale mais le manque de liquidités l’empêcherait de payer les indemnités légales de licenciement. Blue River a réalisé 96 millions d’euros sur son exercice 2006-2007, un exercice de 18 mois clos fin septembre 2007. Pour l’exercice 2007-2008, la société a également choisi d’attendre 18 mois pour arrêter ses comptes, ce qui explique que ceux-ci ne sont pas encore connus.