Bien que passée totalement inaperçue, la nouvelle mérite d’être relayée. Filiale à 100% du groupe Neurones depuis sa création en 2008, la société de services Axones a été cédée au groupe Astek en date du 31 mai. Spécialisée dans le développement de sites Intranet et d’applicatifs à façon (SharePoint, BI, Java, .Net…) et forte de 130 collaborateurs majoritairement en Ile de France, Axones avait pour singularité de ne pas avoir de dirigeant-associé à sa tête.
Une exception au sein de ce groupe décentralisé où chaque patron de filiale est directement associé à l’entreprise qu’il pilote. C’est la raison pour laquelle, après plusieurs années d’efforts vains pour trouver un dirigeant qui accepte d’entrer au capital, le groupe a préféré, dans l’intérêt des salariés, se séparer de sa filiale. « Axones aura plus d’avenir au sein d’un groupe tel qu’Astek, avec ses 2550 collaborateurs (dont 650 en Ile de France), qui pourra mutualiser ses frais fixes sur un périmètre plus important », justifie Bertrand Ducurtil, directeur général de Neurones IT.
De fait, né de la fusion en 2008 de trois sociétés, Brainsoft, ID Factory et Inexware, Axones est loin d’avoir connu la dynamique de croissance du groupe au cours des neuf dernières années. Alors que ce dernier a multiplié son chiffre d’affaires par 2,5 sur la période (passant de 189 M€ en 2008 à 446 M€ en 2016), les revenus d’Axones ont reculé (passant de 17 à 13,4 M€). Pour Bertrand Ducurtil, c’est précisément le dynamisme d’un dirigeant-fondateur qui a manqué à Axones.
Créée en 1997 et véritable matrice d’Axones, Brainsoft avait pourtant un dirigeant-fondateur, Dominique Darras, lors de son entrée dans le groupe en 2005. Mais celui-ci a souhaité se retirer en 2007 (pour co-fonder Expertime). D’où le rachat de la société de conseil et de développement ID Factory, dont le fondateur, Jean-Michel Pillot devait s’installer aux commandes de l’ensemble issu de la fusion des trois sociétés – Inexware ayant été reprise de manière opportuniste à la barre du tribunal. Mais ce dernier n’a pas non plus poursuivi l’aventure. Et aucun des dirigeants qui se sont succédé depuis à la tête de l’entreprise n’a franchit le pas capitalistique.
De guerre lasse et n’ayant pas de solution long terme pour gérer sa filiale, Neurones a donc cédé 100% de son capital à Astek. « Axones est très complémentaire d’Astek, notamment par son offre en transformation digitale, et nous permet de renforcer notre positionnement en banque-finance-assurance avec 100 consultants sur ce secteur », se félicite Julien Gavaldon, président du directoire du groupe Astek. La société de services hérite notamment du centre de services d’Axones, l’Atelier, véritable fer de lance de la société, qui rassemble 40 ingénieurs et assure des prestations de développement au forfait et de tierce maintenance applicative.