Docker vient de franchir une étape importante de son développement avec la mise sur le marché de Docker Datacenter (DCC), une suite intégrée commerciale combinant tout son savoir-faire (produits et services associés). DCC regroupe notamment l’interface graphique Universal Control Plane (UCP), héritée du rachat récent de Tutum, son hangar à conteneur Docker Trusted Registree (DTR), son système de cluster natif Swarm et bien-sûr son moteur Docker Engine. Tous ces composants sont déjà disponibles séparément en mode open source. Mais c’est la première fois qu’ils sont « préconfigurés et proposés sous forme packagée de manière à former une pile cohérente, stable, et professionnelle adaptée aux attentes des entreprises pour leurs besoins de mise en production », commente Nicolas Muller, directeur technique de Treeptik, l’un des quatre partenaires officiels de Docker en France (avec Alter Way, Xebia, Objectif Libre et Zenika).

« Cette offre est la réponse de Docker à une attente grandissante du marché autour du Container as a Service (CaaS) », souligne pour sa part Stéphane Vincent, directeur des activités RUN d’Alter Way, constatant que DCC est capable de fonctionner sur des infrastructures de cloud privé de type OpenStack ou VMware, mais également sur des infrastructures de Cloud public telles Azure AWS, ou encore sur des solutions de type bare metal. DCC intègre par ailleurs un mode haute disponibilité permettant de récupérer ses containers en cas de perte d’un nœud du cluster Swarm. Certifiée sur Ubuntu 14, Red Hat 7 et CentOS, elle est proposée avec plusieurs niveaux de support Docker, dont un support « critique », accessible en 24/7. Elle est facturée au nœud déclaré.

« DCC est le moyen pour Docker de passer à la phase de monétisation de sa technologie, relève pour sa part Bruno Le Forestier, directeur général délégué de SFEIR, un intégrateur qui a développé des compétences autour des containers Docker. La société entre ainsi de plain-pied dans le modèle éditeur comme Red Hat avec Linux ». « C’est le signal de la démocratisation de Docker et de sa diffusion à grande échelle », poursuit Nicolas Muller. « Avec DCC, la technologie Docker n’est plus réservée à une population de développeurs open source capables de maîtriser l’utilisation massive des lignes de commande et des scripts mais s’adresse à des entreprises n’ayant pas de compétences pointues en open source »,

De fait, les partenaires en sont convaincus, DCC va permettre de multiplier les projets Docker en production et faciliter son adoption en entreprise. Treeptik prévoit de proposer désormais systématiquement cette version commerciale de Docker à ses clients pour leurs projets. Quant à Alter Way, en tant que seul partenaire français de Docker ayant une activité d’hébergement et d’infogérance, il compte ajouter très rapidement cette offre à son catalogue permettant ainsi à ses clients d’héberger DCC en France dans ses datacenters ou encore de les aider à la déployer sur des IaaS publics tels qu’Azure. En parallèle, l’intégrateur open source travaille à une offre de CaaS complémentaire, toujours basée sur Docker, mais où le client sera facturé au service exécuté, en intégrant la gestion fine du IaaS ainsi que les aspects réseaux et stockage (un projet mené conjointement avec Objectif Libre).