L’IA générative va entraîner une demande de l’ordre de 1 GW de puissance installée supplémentaire dans les dix prochaines années, selon une étude récente de France Datacenter. Cela représente une augmentation annuelle moyenne de 13% à 14% de la puissance installée. France Datacenter est une association qui regroupe une centaine d’entreprises sur l’ensemble de la chaîne de valeur des centres de données. Elle a dévoilé les résultats d’une étude réalisée avec EY, à l’occasion du salon Data Center World Paris en fin d’année 2024.
La filière des centres de données croit sept fois plus que le reste de l’économie française. Elle génère 5 milliards d’euros en France, 28.000 emplois directs et 45.000 emplois indirects.
85% des entreprises de cette filière ont mis en place une trajectoire de décarbonation, qu’elles cherchent à atteindre principalement à l’aide d’initiatives de réduction de la consommation énergétique : en prolongeant la durée de vie des équipements, en optant pour du matériel recyclé et reconditionné, en modernisant les centres de données existants ou en transférant les données vers des datacenters plus efficaces énergétiquement.
« L’écoresponsabilité est un facteur de différenciation entre les acteurs du secteur. L’empreinte des datacenters atteint de l’ordre de 20% des émissions carbone mondiales liées au numérique dans le monde. Il faut agir collectivement tant dans le datacenter que sur les infrastructures informatiques », déclare Benoît Mahieu, DGA France de Jiliti, une entité née de la fusion entre Econocom Business Continuity (EBC), Europe Computer Systèmes (ECS), Osiatis et Thomainfor.
« Comme pour tous les datacenters de France, nous sommes un peu prisonniers de notre système de refroidissement », remarque Marc-Antoine Chaussard, chargé d’exploitation Datacenter chez Groupama G2S, auprès du MagIT. Son groupe possède deux datacenters en miroir datant d’avant les années 2000 et un troisième à Rennes depuis 2012, en refroidissement free cooling direct, puisant de l’air extérieur pour refroidir l’air chaud généré par les serveurs. « Nous avons fait énormément de progrès en déployant une métrologie GTC performante, avec des capteurs de température sur de nombreux équipements », confie-t-il au MagIT. « Il est devenu possible de monter la température à 26°C ou 27°C en toute sécurité, dans toutes les situations de production ».
L’IA joue un rôle dans l’optimisation de l’efficacité énergétique des datacenters. « Le jumeau numérique permet de mener des simulations thermiques, tester virtuellement des optimisations, observer ce qui se passe quand on augmente de 1° la température », remarque Marc-Antoine Chaussard.
L’intelligence artificielle est ainsi à la fois poison et remède en termes de consommation énergétique des centres de données.