Un groupe de salarié·e·s d’Apple se faisant appeler Apple Together a publié une lettre anonyme et ouverte à la direction de la firme de Cupertino pour lui demander de modifier sa politique de retour au bureau au moins trois jours par semaine.

Dans un mémo adressé au personnel en mars dernier, le PDG d’Apple, Tim Cook, avait demandé à ses employé·e·s de revenir progressivement au bureau : au moins un jour par semaine à partir du 11 avril, puis deux jours par semaine à partir du 2 mai, et enfin au moins trois jours – les lundis, mardis et jeudis – à partir du 23 mai prochain.

Les membres du groupe Apple Together, après avoir exprimé leur dévouement à une entreprise qu’ils et elles « rêvaient de rejoindre un jour », déclarent que leur « vision de l’avenir du travail s’éloigne de plus en plus de celle de l’équipe dirigeante ».

« Le travail au bureau est une technologie du siècle dernier, de l’époque précédant l’omniprésence d’un internet capable de faire des appels vidéo et le fait que tout le monde soit sur la même application de chat interne », expose la lettre. « Mais l’avenir, c’est de se connecter quand cela a un sens, avec des personnes qui ont une contribution pertinente, où qu’elles se trouvent. Nous vous demandons maintenant, à vous, l’équipe de direction, de faire preuve d’un peu de souplesse et d’abandonner les politiques rigides du projet pilote de travail hybride. Arrêtez d’essayer de contrôler la fréquence à laquelle vous pouvez nous voir au bureau », poursuit le groupe. « Faites-nous confiance, nous savons en quoi chacune de nos petites contributions fait le succès d’Apple et ce qui est nécessaire pour y parvenir. »

« Nous avons clairement à l’esprit les avantages d’une collaboration de visu, le type de processus créatif que permet la communication ‘à haut débit’ entre personnes présentes dans la même pièce, sans être limitées par la technologie », rappelle le groupe. « Mais pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas quelque chose dont nous avons besoin chaque semaine, ni même chaque mois, et certainement pas chaque jour ».

Apple Together précise en quoi la politique de retour au bureau actuelle de la direction se fera au détriment des employé·e·s les moins privilégié·e·s : pour pouvoir re/venir travailler sur place, il faut « être né·e au bon endroit pour ne pas avoir à déménager », « être suffisamment jeune pour commencer une nouvelle vie dans une nouvelle ville ou un nouveau pays » ou « avoir un·e conjoint·e au foyer qui déménagera avec vous », peut-on lire dans la lettre. Cela favorisera une main d’œuvre « plus jeune, plus blanche et plus masculine ».

Et le groupe de conclure sa lettre en citant feu Steve Jobs : « Cela n’a aucun sens d’engager des gens intelligents et de leur dire ensuite ce qu’ils doivent faire. Nous embauchons des gens intelligents pour qu’ils nous disent quoi faire. »

Apple Together a également créé un compte Twitter et une page web où il affiche sa solidarité avec le groupe AppleToo contre les discriminations et le harcèlement au travail.