En à peine deux ans et demi d’existence, Wemanity compte déjà quelque 130 collaborateurs et s’apprête à achever son deuxième exercice fiscal sur un chiffre d’affaires de 10 M€. Un développement météorite qui a peu d’équivalents dans le secteur des sociétés de conseil et de services IT. L’entreprise, que son dirigeant-fondateur (et unique actionnaire), Jean-Christophe Conticello, définit comme un pure-player de l’agilité, revendique déjà 25 clients actifs parmi lesquels des grands noms tels que BNP, Axa, JCDecaux, Total…

Chantre de la transformation numérique, Wemanity a bâti sa réputation sur une promesse : inculquer l’esprit startup aux entreprises en faisant de leur IT un centre d’innovation plutôt qu’un centre de coût et en leur insufflant agilité et réactivité. Pour cela, la société oriente ses efforts autant sur la transformation des pratiques technologiques que managériales. Elle prône des concepts et des méthodes telles que le DevOps, le coaching agile, le prototypage rapide, l’intégration continue, le lean startup, la pluridisciplinarité, la culture participative, l’auto-organisation, l’intrapreunariat…

L’entreprise est bien-entendu soucieuse de s’appliquer à elle-même ses propres préceptes. Ainsi chez Wemanity, on ne parle pas de « collaborateurs » (terme trop connoté « labeur ») mais de « coopérateurs » (qui évoque plus « l’œuvre d’art ») et de « software craftsmanships » (artisans du développement). Les managers sont des « servant leaders », autrement dit des référents en support des équipes, ou des « product owner », garants de la vision stratégique. L’organigramme est « plat ». Et Wemanity incube ses propres startups – il y en a sept.

Pour le reste, son modèle économique est assez traditionnel. Ses activités se répartissent à proportion comparable entre l’accompagnement au changement, le développement applicatif, les infrastructures et le développement Web et mobile. La société facture ses équipes au temps passé. Son unité de compte privilégiée est le « sprint », qui correspond à la mise à disposition d’une équipe resserée durant une période d’une à quatre semaines. En revanche, Wemanity se refuse à travailler au forfait, synonyme de « pression inutile sur les équipes » et « peu flexible ». Les ccopérateurs sont plutôt expérimentés (plus de 10 ans d’expérience en moyenne).

Déjà implantée à Paris et Bruxelles (mars 2014), l’entreprise vient d’annoncer l’ouverture d’une filiale à Londres, préalable à son installation programmée dans les 18 prochains mois à Amsterdam, Genève et San Francisco. Son ambition : recruter une centaine de coopérateurs supplémentaires l’année prochaine et devenir d’ici à cinq la référence internationale du business agile. Un pari pas si insensé quand on sait que Jean-Christophe Conticello a monté Adneom, sa précédente entreprise, de zéro à plus de cinquante millions d’euros en huit ans.