La filiale IT du groupe suédois, qui compte une vingtaine de clients en France, propose de l’hébergement et du service aux utilisateurs. Du solide, comme nous l’explique son directeur commercial, Jean-Marc Prost.

 

Channelnews Pouvez-vous nous présenter Volvo IT ?

 

Jean-Marc Prost : Volvo IT est le service informatique du groupe Volvo qui construit des véhicules industriels et des moteurs pour la navigation. Le groupe, situé à Goteborg, est présent dans une vingtaine de pays, sur une trentaine de sites en Europe, en Amérique du Nord et en Asie, région où il connaît un fort développement.

Volvo IT a été créé en 1998 à partir de Volvo Data qui prenait en charge l’exploitation informatique du groupe. C’est le résultat de la consolidation des services informatiques des différentes entités. Volvo IT est arrivé en France lorsque Renault Trucks, le département camions de Renault, a intégré le groupe Volvo.

 

Il n’y a donc pas de lien avec les voitures Volvo, désormais dans le giron du groupe chinois Geely ?

 

Jean-Marc Prost : Volvo Cars, la branche voitures du groupe a été cédée en 1998 à Ford. Elle a suivi sa propre voie qui l’a menée chez le constructeur chinois.

 

Pourquoi Volvo IT est apparu sur le marché des prestataires de service ?

 

Jean-Marc Prost : Pour des raisons stratégiques. Volvo IT a reçu pour mission de maintenir l’infrastructure informatique du groupe en condition opérationnelle, en consacrant un maximum de 50 à 60 % de son budget à la maintenance, afin d’investir dans des outils.

La standardisation a été la première action menée par Volvo IT afin d’être plus efficace.

Nous avons désormais la masse critique suffisante pour proposer nos services en dehors du groupe.

Volvo IT a actuellement dans son portefeuille des services de conseil, de la gestion des infrastructures, des services aux utilisateurs, de la réalisation de solutions pour l’industrie. Nous proposons à l’extérieur du service aux utilisateurs et de la gestion des infrastructures. Le reste est réservé au groupe.

 

Où vous situez-vous par rapport aux prestataires de services de cloud computing ?

 

Jean-Marc Prost : Cela fait partie de notre métier. La fourniture de puissance non dédiée est ce que nous faisons depuis plusieurs années. Depuis 5 ou 6 ans, lorsque nous avons eu la possibilité de proposer de la puissance machine. Nous n’avons cependant pas vocation à proposer du cloud public.

 

Quelle est votre cible ?

 

Jean-Marc Prost : Nos clients sont des grands groupes internationaux qui ont des problématiques proches de celles de notre groupe. Ce sont aussi des acteurs de la finance, de la presse, des marchés publics.

Nous n’avons pas, pour des raisons de confidentialité, la possibilité de vous donner des noms. Nous pouvons cependant vous dire qu’il y a chez nos clients de très grands noms, aussi bien sur le marché français, que sur le marché international.

Nous avons en France, une vingtaine de clients significatifs.

Les premières années de Volvo IT ont été consacrées à bâtir des offres de services. Tout est en place depuis 2 ou 3 ans. Sur cette période, notre chiffre d’affaires a été multiplié par trois sur le marché français.

Sur le plan international, Volvo IT traite des dossiers qui vont de quelques centaines de milliers d’euros jusqu’à 400 millions d’euros.

En Suède, Volvo IT figure dans le Top 5 des fournisseurs IT.

 

Vous venez d’obtenir une nouvelle certification.

 

Jean-Marc Prost : Nous avons obtenu la certification 27001 pour nos datacenters en Suède qui porte sur le système de gestion de la sécurité de l’information. Cela nous semble important pour nos clients, notamment pour ceux du réseau financier. Nous essayons d’étendre cette certification pour fin 2011 aux Etats-Unis, à la France, à l’Asie.

 

Il y a sur le marché des dizaines de prestataires qui offrent les mêmes services que vous. Qu’est-ce qui vous distingue d’eux ?

 

Jean-Marc Prost : Nous avons une identité, un business model, très différenciateurs en termes de fondamentaux, de culture. Tout d’abord, nous appartenons au groupe Volvo. Ensuite, la gestion de notre business unit n’est pas basée sur le chiffre d’affaires mais sur la productivité et la satisfaction client. Notre actionnaire est notre principal client. Entamer une course au chiffre d’affaires ferait exploser notre budget.

Nous avons un mainframe IBM 390. En 2001, notre puissance était de 2.000 Mips, Aujourd’hui elle est de 23.000 Mips. Notre productivité annuelle varie entre 5 et 10%.

 

Vous n’avez donc pas, comme ce fut le cas avec EDS chez General Motors, vocation à sortir du groupe ?

 

Jean-Marc Prost : Aujourd’hui, 18% du chiffre d’affaires provient de l’extérieur du groupe. Volvo nous autorise à aller jusqu’à 40%, pas plus.

Le cœur de notre activité consiste à optimiser au maximum les ressources achetées par le client, en termes de puissance machine, de PC, d’appels au help desk. Nous aidons les clients à diminuer le volume de ce qu’ils consomment chez nous. A titre d’exemple, un établissement bancaire consommait 1.300 Mips et ses besoins croissaient chaque année. Lorsqu’il a démarré chez nous, il est passé à 950 Mips et sa consommation diminue.

 

Volvo IT externalise une partie de ses activités en Asie, notamment à Bangalore. Cette tendance va-t-elle s’accélérer ?

 

Jean-Marc Prost : Nous avons quatre sites de sourcing à bas coût, en Inde, en Chine, en Pologne et au Brésil. Nous avons démarré dans ces pays avec un effectif global de 2.000 personnes. Notre objectif est d’y atteindre les 3.000 personnes. Il s’agit de tâches sans beaucoup de valeur ajoutée. Notre volonté est de faire monter nos collaborateurs européens en compétence. Volvo IT c’est 6.600 personnes, dont 800 personnes en France, avec une croissance importante.

Notre présence en Asie s’explique aussi par la présence là-bas de certains de nos clients. Nous leur offrons des services de proximité..