Entre 2013 et 2015, le secteur du logiciel en France a connu une croissance de 35%, dont 15% pour la période 2014-2015. L’an dernier il pesait ainsi 12,4 milliards d’euros révèle le dernier classement des éditeurs publié par EY (anciennement Ernst & Young) et le Syntec Numérique.

Deux acteurs se sont tout particulièrement distingués par leur croissance : le numéro un du Top 250, Dassault Système, dont le chiffre d’affaires a grimpé de 20% pour atteindre 2,5 milliards de dollars, et surtout, le numéro trois Criteo qui voit ses revenus bondir de 60% pour frôler le 1,2 milliard d’euros. Tous deux figurent ainsi parmi les 7% d’éditeurs qui réalisent 70% du chiffre d’affaires du secteur, bien loin devant la troupe des 43% d’entreprises qui produisent à peine 2% de ce même chiffre d’affaires. Tous participent toutefois à la bonne santé de la profession avec cependant une très belle contribution des sociétés de la catégorie 50-100 millions d’euros, comme en attestent les cas de Meta4 (+ 105 %), Focus Home Interactive (+ 59 %) ou Infovista (+ 55 %).

L’internationalisation du secteur participe également à son dynamisme. La part du chiffre d’affaires réalisé hors de France progresse de manière linéaire en fonction de la taille des sociétés, avec notamment une forte accélération pour celles qui réalisent plus de 100 millions de chiffre d’affaires. « Ce constat démontre la nécessité de s’internationaliser afin d’accélérer son développement et d’atteindre une taille critique. Il ne doit cependant pas occulter le cas de sociétés dites « born global », qui s’internationalisent dès leur création », indiquent les auteurs de l’étude qui citent l’exemple de Neotys qui réalise déjà 81% de ses ventes à l’étranger. « Pour se développer, il semble donc nécessaire de se déployer à l’étranger de plus en plus tôt. », concluent les analystes.

Recruter et retenir les talents est autre un enjeu de taille. En deux ans, le secteur a créé 17.800 emplois (dont 8.000 en 2015), soit une croissance de 14%. Et cette dynamique ne devrait pas se tarir de sitôt puisque 86 % des éditeurs interrogés souhaitent embaucher en 2016, contre 82 % lors de la précédente enquête. Une grande majorité du panel (78%) fait toutefois état de difficultés à recruter certains talents. Parmi ces derniers, les développeurs sont cités par 66% des entreprises comme des talents rares. Précisons que si près de 40% des salariés des éditeurs français sont désormais basés hors de France, la part des effectifs qui se consacre à la R&D est en très grande majorité (75%) établie dans l’Hexagone.  La part des effectifs consacrée à la R&D est toujours en hausse. Elle croît de 1,4 point par rapport à 2014 et de 2,5 points par rapport à 2013.

Enfin, la part du SaaS et des services internet dans l’activité des éditeurs poursuit sa croissance et représentait en 2015, 25 % du chiffre d’affaires contre 22 % en 2014. Sans surprise, la part du cloud progresse également et est désormais une priorité pour 49 % des entreprises interrogées. Les auteurs constatent également une percée spectaculaire du Big Data, citée par 12 % du panel.

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